Annonce Les négociations pour la libération des quatre Français enlevés au Yémen se poursuivent Les négociations conduites par les autorités yéménites se poursuivaient, lundi matin 11 septembre, dans le sud-est du Yémen pour obtenir la libération de quatre touristes français kidnappés la veille dans cette région, a-t-on appris auprès de l'ambassade de France à Sanaa. L'ambassadeur de France au Yémen, Alain Maureau, a eu, lundi matin, "de nouveaux contacts avec les autorités", a indiqué une diplomate française, qui a demandé à ne pas être nommée. Elle a indiqué que l'ambassadeur avait eu eu, dimanche soir, une deuxième conversation téléphonique avec le ministre de l'intérieur yéménite, Rachad Mohammad Al-Alimi. "Le ton reste optimiste", a-t-elle poursuivi, soulignant que les autorités yéménites avaient affirmé la veille que la libération des otages était "une question d'heures". Elle a précisé que les quatre touristes étaient apparemment en bonne condition. Les touristes, dont l'identité n'a pas été révélée, ont été enlevés dans la localité d'Ataq, dans la province de Chabwa, par des membres de la tribu Al-Abdallah ben Daham qui avait déjà kidnappé, fin décembre 2005, une famille allemande de cinq personnes, relâchée quelques jours plus tard. Ils voyageaient seuls dans cette région d'Ataq, en compagnie de leur guide-interprète, leur périple ayant été organisé par une agence de voyages. Les ravisseurs ont enlevé les quatre touristes afin de protester contre les autorités qui, selon eux, n'ont pas tenu leur promesse de libérer des membres de leur tribu en échange de la libération de la famille allemande. Leurs proches avaient été emprisonnés à la suite d'une vendetta avec une tribu rivale. ENLÈVEMENTS FRÉQUENTS Dans la rubrique "conseils aux voyageurs" publié sur son site, le Quai d'Orsay affirme qu'il "déconseille formellement la traversée par la route de la région de Chabwa" où les quatre touristes ont été enlevés. Le site rappelle que "les tribus n'hésitent pas à enlever des étrangers et l'on note ces derniers mois une recrudescence des prises d'otages". Il recommande de "respecter les usages locaux et les principes stricts de sécurité dans un pays où des heurts peuvent survenir de manière soudaine". Plus de 200 étrangers ont été enlevés au Yémen lors des quinze dernières années, généralement pour une durée très brève. Les ravisseurs réclament le plus souvent la libération de membres de leur tribu détenus par les autorités. En décembre 1998, trois Britanniques et un Australien avaient péri lors de l'assaut lancé par les forces de sécurité. Le dernier rapt remonte au 1er janvier. Il s'agissait de cinq touristes italiens enlevés à l'est de Sanaa par une tribu de la région de Marib. Ils avaient été libérés six jours plus tard par les forces de sécurité yéménites. Leurs ravisseurs ont été condamnés à des peines de vingt ans de prison, des sentences visant à dissuader les membres de tribus de prendre des étrangers en otages pour faire pression sur le pouvoir. Plusieurs enlèvements ont eu lieu dans la région de Marib, très prisée des touristes, qui y visitent les vestiges du royaume présumé de la légendaire reine de Saba.