Annonce Les membres du parti du Premier ministre israélien ont rejeté à 59,9% le plan de retrait de la bande de Gaza. Un camouflet pour Ariel Sharon, qui avait tenté d'infléchir jusqu'au bout des sondages défavorables en faisant de ce scrutin un véritable vote de confiance. C'est un rejet massif : 59,5% des membres du Likoud ont voté "non", dimanche, au plan de séparation unilatérale prôné par Ariel Sharon, qui prévoit un retrait de la bande de Gaza, l'évacuation des 21 colonies israéliennes installées dans cette région, ainsi que le démantèlement de quatre autres implantations isolées en Cisjordanie. 39,7% des 96 700 votant se sont prononcés en faveur du plan lors de ce référendum. Malgré des sondages défavorables, le Premier ministre Israélien avait, jusqu'au bout essayé de dramatiser l'enjeu du vote en évoquant un vote de confiance. "Ceux qui voteront contre mon plan voteront contre moi, et ceux qui voteront en faveur de mon plan voteront pour moi", n'avait-il cessé de répéter ces derniers jours, en accusant "les extrémistes de droite" de vouloir faire tomber son gouvernement. Le jour du voten il a placé dans la même perspective l'attaque palestinienne qui a fait cinq morts israéliens au sud de la bande de Gaza, voyant dans ce "terrible assassinat" une volonté des Palestiniens de torpiller le référendum. Nombre de commentateurs israéliens ont d'ailleurs estimé que cet attentat a pu pousser les indécis à voter contre son plan.Que va faire Sharon ?Reste à savoir ce que va faire à présent le Premier ministre israélien. En théorie, le rejet de son plan par les membres de son parti ne lui interdit nullement de le présenter malgré tout à la Knesset. Et les sondages montrent que, malgré ce vote du Likoud, l'opinion publique israélienne approuve dans son ensemble l'idée d'un retrait de la bande de Gaza, où vivent près de 8.000 colons juifs et quelque 1,5 million de Palestiniens. Mais Sharon lui-même a brandi la menace d'un affaiblissement de son gouvernement et, partant de là, d'élections anticipées. Interrogé, avant le vote, sur une éventuelle démission en cas de défaite, il s'est refusé à répondre directement en se bornant à affirmer qu'une victoire du non rendrait "très difficile la gestion du pays".Autre conséquence difficilement quantifiable dimanche soir : l'impact de ce vote sur les relations avec les Etats-Unis. Ariel Sharon a évoqué le risque qu'un rejet de son plan leur nuise. Le président George W. Bush avait précisément apporté son soutien, lors d'une rencontre à Washington à la mi-avril, au plan qui a été rejeté par le Likoud. Peu avant le vote, le gouvernement américain avait fait part de ses inquiétudes. Pour l'administration Bush, ce dossier est particulièrement délicat du fait notamment des efforts déployés par Washington pour apaiser l'opinion arabe en colère après le feu vert donné à ce plan par l'actuel président américain.
