Grève Les kiosquiers négocient avec les éditeurs Lundi 30 mai, au premier jour de la grève d'une semaine des kiosquiers parisiens lancée par le Syndicat national des diffuseurs de presse (SNDP), proche de la CGT, et le Syndicat national de la librairie et de la presse (SNLP), 145 points de vente étaient fermés, sur un total de 1 150 sur Paris et sa proche banlieue, selon les chiffres communiqués par les Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP). Ces fermetures ont eu un impact sensible sur les ventes de quotidiens, mais aussi de magazines, alors qu'au lendemain du référendum, la demande en information était grande. La diffusion sur Paris de la presse (tous points de vente) représente 6 % des ventes de magazines et 15 % des quotidiens vendus par les NMPP. Dans la matinée, les grévistes, emmenés par les deux syndicats, ont notamment bloqué les sorties de l'imprimerie du Monde, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), empêchant, de 10 heures à midi et demi, le transfert des journaux imprimés vers les marchands de journaux. Les grévistes ont levé le blocus après avoir obtenu l'assurance qu'ils seraient reçus, mardi 31 mai dans l'après-midi, par le Syndicat de la presse magazine et d'information (SPMI), qui rassemble les éditeurs de presse magazine. Les syndicats avaient déjà rencontré les éditeurs de quotidiens jeudi 26 mai et vendredi 27 mai. VENDEURS À LA CRIÉE Les autres quotidiens et magazines ont pu être imprimés et distribués normalement, les grévistes n'ayant pas cherché à bloquer les dépôts du grossiste Société Presse Paris Services (SPPS), filiale des NMPP fournissant les marchands de la région parisienne. Dans la nuit de lundi à mardi, ces dépôts n'ont pas été, non plus, touchés par l'action des grévistes. Pour pallier les fermetures de kiosques, des éditeurs de quotidiens ont installé des vendeurs à la criée dans certains quartiers. Le Figaro, Libération, La Tribune ou Le Monde ont ainsi mis en place dans la capitale entre 20 et 30 vendeurs chacun, installés dans les zones où la grève rendait l'achat de journaux particulièrement difficile, comme par exemple le secteur des grands boulevards. Les exemplaires vendus seront crédités aux marchands de journaux du quartier. Les représentants des deux syndicats de kiosquiers parisiens ont par ailleurs prévu de rassembler leurs collègues grévistes mardi 31 mai à 10 heures, place Colette, dans le 1er arrondissement, près du ministère de la culture et de la communication, où ils espéraient être reçus, ce que le cabinet du ministre, Renaud Donnedieu de Vabres, ne confirmait pas officiellement lundi soir.