Annonce Les jurés délibèrent, une interminable attente pour Michael JacksonUne interminable attente a commencé pour Michael Jackson : les jurés, qui pourraient le condamner à près de vingt ans de prison, devaient poursuivre cette semaine leurs délibérations. Il se retrouveront lundi au tribunal de Santa Maria pour débattre du destin du chanteur, poursuivi pour attouchements sur un garçon de 13 ans.L'accusé a, selon sa porte-parole, passé ce premier week-end entouré de sa famille dans sa propriété de Neverland, où il devrait rester dans l'attente du verdict, comme le juge l'y a autorisé. "Nous sommes dans le moment le plus difficile maintenant", relève Debra Opri, avocate du clan Jackson. Dimanche après-midi, le chanteur s'est toutefois rendu à l'hôpital. "Son mal de dos est revenu, a expliqué à l'AFP sa porte-parole. C'est le même problème qu'il a eu tout au long du procès, cela l'a fait souffrir toute la semaine. Comme c'est un jour calme, il a décidé d'aller se faire examiner." La star est apparement repartie au bout de six heures, dissimulée derrière des draps par ses gardes du corps. Le chanteur a été hospitalisé plusieurs fois depuis le début de son procès, le 31 janvier : en février pour une grippe, le 10 mars pour un mal de dos consécutif à une chute, et jeudi dernier pour recevoir, selon ses proches, un traitement contre la déshydratation. Mais, selon des médias locaux, il a en réalité reçu en intraveineuse des médicaments pour le soulager du stress.SILENCE DE PLOMBLes douze membres du jury ont entamé leurs délibérations vendredi midi, avant de regagner leur domicile pour le week-end. Installés dans une pièce sans fenêtre du palais de justice, avec les retranscriptions des témoignages et les pièces à conviction, ils devaient d'abord se choisir un président, puis commencer à revoir les faits et arguments, afin de se prononcer sur chacun des dix chefs d'accusation retenus.Michael Jackson, qui nie en bloc, est accusé de s'être livré à des attouchements sexuels sur un adolescent à Neverland en février-mars 2003, de lui avoir offert de l'alcool afin de l'amadouer et d'avoir tenté de séquestrer sa famille. Vendredi, dans un prétoire plongé dans un silence de plomb, le juge a rappelé aux jurés leur devoir d'impartialité, avant de les laisser partir. Les débats se sont achevés par l'accusation, qui a décrit Neverland comme le royaume du vice, où alcool et magazines pour adultes servent à faire tomber les inhibitions des jeunes gens. Le ministère public a clos son réquisitoire en diffusant le film choc montrant la victime présumée en pleurs lors de sa déposition à la police.L'avocat de la défense Thomas Mesereau avait aupravant présenté le jeune garçon et ses proches comme une famille de professionnels de l'extorsion. Egrenant les mensonges et contradictions exprimés selon lui par le jeune accusateur, il avait "supplié" les jurés d'acquitter son client s'ils avaient le moindre doute sur l'honnêteté de l'adolescent et de sa mère. "IL TIENT LE CHOC"En fin d'audience, Michael Jackson s'est levé pour regarder les jurés sortir lentement. Amaigri, l'air épuisé, le chanteur montre depuis plusieurs jours un visage des plus tendu. "Physiquement il va bien", a assuré sa porte-parole Raymone Bain, vendredi. "Il va tenter dans la mesure du possible de se détendre. Personne ne voudrait être à sa place en ce moment. C'est la partie la plus difficile du procès, l'attente. Mais il tient le choc, il a foi en Dieu."Le clan Jackson a demandé à pouvoir venir en masse le jour du verdict, espérant plus de fauteuils que les six qui lui sont habituellement alloués. Durant les quatre mois du procès, la famille s'est relayée au tribunal. Sa mère, présente chaque jour, n'a pu retenir ses larmes vendredi, en écoutant son fils raconter, dans une vidéo, la solitude de son enfance de petit prodige.Samedi, aux portes de Neverland, une dizaine de fans montaient la garde. Deux jeunes Munichoises écrivaient une lettre commençant par "cher Michael", d'autres étaient simplement assis dans l'herbe. Sur le portail de bois, un bouquet de glaïeuls avait été accroché, et un panneau jaune proclamait "Nous avons besoin de toi, Michael."
