Liberation Les journalistes de Fox News libérés à Gaza Les deux hommes ont été forcés de simuler leur conversion à l'islam. Steve Centanni et Olaf Wiig ont été libérés, hier à Gaza, après deu semaines de détention. Les deux journalistes de la chaîne américaine Fo News ont été relâchés par leurs ravisseurs devant le Beach Hotel, sur l front de mer, à l'issue de tractations d'une durée inhabituelle pour des étrangers pris en otages dans les territoires palestiniens. Le présentateu américain et le cameraman néo-zélandais avaient l'air fatigués, mais e bonne santé. Les conditions de leur captivité semblent avoir été, elles aussi plus difficiles que la moyenne, rappelant celles de Mohammed Ouathi preneur de son à France 3, enlevé pour neuf jours, le 14 août 2005, un a jour pour jour avant ses deux collègues de Fox News Peu de temps avant leur libération, les deux hommes ont été forcés de simuler leur conversion à l'islam devant une caméra. Sur la cassette transmise à leur employeur, on les voit récitant les versets appropriés du Coran. «J'ai le plus grand respect pour l'islam, mais c'était quelque chose que nous devions faire parce qu'ils avaient les armes [...], a raconté le présentateur après sa sortie [...] il y a eu des moments où j'ai cru que j'allais mourir, mais j'estimais que les ravisseurs n'auraient plus besoin de moi si j'étais mort.» Ultimatum. Steve Centanni a décrit son enlèvement et celui d'Olaf Wiig, en plein centre de Gaza, par des hommes armés qui ont intercepté leur véhicule. Après les avoir menottés, les ravisseurs les ont conduits dans un hangar où il leur était interdit de communiquer. Le 23 août, dans une cassette vidéo remise à une agence de presse de Gaza, un groupe inconnu, les Brigades du saint Jihad, exigeait «la libération des prisonniers musulmans détenus aux Etats-Unis» sous soixante-douze heures. Cet ultimatum ne s'accompagnait d'aucune menace précise, mais son ton tranchait avec celui des prises d'otages précédentes, utilisant la phraséologie de l'islamisme radical, en rupture avec la rhétorique nationaliste palestinienne. «Je ne pense pas que les ravisseurs soient liés à Al-Qaeda», juge le Premier ministre Ismaïl Haniyeh. Les enquêteurs locaux estiment qu'il s'agissait d'une appellation et d'une revendication de circonstance, visant à brouiller les pistes des services de sécurité. «Nous avons affaire à des gens difficiles, parlant un arabe rudimentaire et qui ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent», confiait l'un d'eux. Pour les responsables sécuritaires, l'apparition de ces nouvelles cellules révèle une dérive réelle au sein de la résistance palestinienne, après six années d'Intifada. L'absence de stratégie négociée avec les Israéliens et l'échec du gouvernement Hamas que la communauté internationale refuse comme interlocuteur a poussé des éléments issus des comités de résistance populaire à une fuite en avant radicale. D'autant que cette organisation armée, née au début du conflit, manque de cohérence politique. L'assassinat par l'armée israélienne de ses principaux cadres, Abou Youssef al-Gouga, le 31 mars, et Jamal Abou Samhadana, le 8 juin, ont laissé le contrôle du mouvement à ses éléments les plus claniques, bien moins ancrés dans le combat nationaliste et plus vulnérables aux influences extérieures. Gaza devient une zone plus risquée pour les journalistes. Outre les risques d'enlèvement, ils ne sont jamais à l'abri d'un tir israélien, comme les deux correspondants de Reuters qui ont été blessés, hier, par un missile lâché contre leur véhicule blindé, pourtant dûment signalé «Press».