Condamnation Les familles et proches des six membres de L'Arche de Zoé, condamnés à huit ans de travaux forcés par la Cour criminelle de N'Djamena, étaient sous le choc, mercredi 26 décembre, à l'annonce du verdict. "Aidez-moi ! Je veux qu'il rentre. [...] Huit ans parce qu'il a soigné ! C'est ça la justice tchadienne, elle est belle !", s'est écriée en larmes l'épouse du médecin Philippe Van Winkelberg. Jacques Wilmart, le pilote belge qui avait été incarcéré au Tchad dans le cadre de l'affaire, a qualifié d'"immonde comédie" l'issue du procès."Huit ans, c'est énorme !", insiste la mère d'Emilie Lelouch. Dénonçant une "mascarade" et un verdict "dramatique", elle réclame une extradition rapide des six Français. Un vœu partagé par l'épouse d'Alain Péligat, le logisticien de l'équipe."Le sentiment premier aujourd'hui, c'était qu'il fallait qu'on en termine avec le procès. Maintenant, on sait que c'est fait et la question, c'est de savoir quand est-ce qu'ils rentrent en France", résume Christine Péligat. "La grosse inquiétude maintenant est de savoir quand ils vont revenir et en quoi va être commuée leur peine", note Pascal Philibert, marié et père de quatre enfants, dont la famille s'apprêtait à accueillir un enfant. ENGAGEMENT DE NICOLAS SARKOZY Nathalie Blanc, membre du comité de soutien à Philippe Van Winkelberg, en appelle à Nicolas Sarkozy pour qu'il obtienne le rapatriement des six condamnés. Le 6 novembre dernier, le chef de l'Etat avait déclaré qu'il irait "chercher ceux qui restent, quoi qu'ils aient fait", ajoutant que "le rôle du président est de prendre en charge tous les Français". L'un des avocats des Français, Gilbert Collard, a dénoncé une "scandaleuse erreur judiciaire" et en appelé aux autorités françaises. "J'espère que le gouvernement français va se mobiliser pour amener rapidement nos concitoyens qui ont été pris dans un piège qui ne sert qu'à donner prétexte à la justice tchadienne d'exister alors qu'elle n'existe pas", a-t-il martelé. Une source proche du dossier a évoqué une possible extradition, mais pas avant "quelques jours". Une porte-parole du ministère des affaires étrangères avait auparavant assuré que "la France, après avoir recueilli l'accord des membres de L'Arche de Zoé, (demanderait) aux autorités tchadiennes le transfèrement en France des condamnés".