Annonce Les Etats-Unis et la Roumanie signent un accord militaire "historique" Un accord "historique" sur l'octroi d'installations militaires aux Etats-Unis en Roumanie a été signé entre la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, et le président roumain, Traian Basescu, lors d'une brève visite de Mme Rice à Bucarest. "Il est remarquable que, seize ans après la chute du communisme en Roumanie, nous puissions signer un accord nous permettant d'avoir des forces américaines" dans ce pays, s'est réjouie Condoleezza Rice, au cours d'une conférence de presse conjointe avec M. Basescu. George W. Bush dément que les Etats-Unis sous-traitent la torture "Nous ne transférons pas [de prisonniers] à des pays qui torturent. Cela a été notre politique et cela restera notre politique", a déclaré le président américain mardi à la presse. Une déclaration qui intervient en pleine controverse transatlantique sur de supposées prisons secrètes de la CIA à l'étranger qui seraient utilisées par Washington pour contourner l'interdiction de torturer. Goerge W. Bush a refusé de répondre à la question des prisons secrètes de la CIA, tout en défendant l'action des services secrets dans le cadre de la "guerre au terrorisme". "Je ne parle pas (publiquement) de programmes et d'activités secrètes", a-t-il affirmé. "Une partie de la réussite de la guerre contre le terrorisme est basée sur la possibilité pour les Etats-Unis de conduire des opérations secrètes, toutes destinées à protéger le peuple américain", a ajouté le président. "Néanmoins, je peux vous dire deux choses : d'abord, nous respectons la loi des Etats-Unis, nous ne torturons pas. Et deux, nous essayons de faire tout ce que nous pouvons pour nous protéger, tout en respectant la loi." - (Avec AFP) [-] fermer L'accord, le premier de ce type signé par Washington avec un ancien pays communiste d'Europe de l'Est, porte sur la mise à disposition permanente de quatre sites militaires, où jusqu'à 1 500 personnes pourront être stationnées, selon le département d'Etat. Une force d'intervention d'Europe de l'Est (Eastern European Task Force, EETAF) va être créée et "un état-major d'environ cent personnes sera installé de façon permanente sur la base de Mihail Kogalniceanu" (sud-est, sur la mer Noire). Déjà utilisé par les Américains comme "base arrière et de soutien" lors de leur intervention en Irak, ce site a également été évoqué ces dernières semaines comme possible lieu de détention de terroristes islamistes par la CIA. Le président roumain s'est également félicité de la conclusion de cet accord qui "fait entrer la Roumanie dans le concert de la sécurité globale" et "témoigne de la crédibilité" dont jouit ce pays auprès des Etats-Unis. Il a par ailleurs estimé que la présence de troupes américaines en Roumanie "ne pose aucun risque supplémentaire" pour la sécurité du pays par rapport à ceux déjà assumés lorsqu'il est "entré en guerre contre le terrorisme". Traian Basescu a d'ailleurs souligné que la Roumanie maintiendrait en Irak ses 860 hommes jusqu'à ce que les nouvelles autorités irakiennes soient capables d'assurer elles-mêmes la sécurité du pays, alors que nombre de pays envisagent de réduire, voire de retirer, leur contingent déployé dans ce pays. LE RENSEIGNEMENT, INDISPENSABLE POUR "PRÉVENIR LES ATTENTATS" Le président Basescu a vivement rejeté les allégations sur la présence de prisons secrètes de la CIA en Roumanie, tout en confirmant des "atterrissages d'avions" dans le cadre de la coopération entre services secrets roumains en américains. "Des avions ont atterri et vont continuer à atterrir. La Roumanie collabore avec les Etats-Unis non seulement dans les domaines politique et militaire mais aussi dans celui des services secrets", a-t-il déclaré. "Mais il est déplacé d'affirmer, sur la base d'informations sur des atterrissages ou de décollages d'avions, que la Roumanie accueillerait des prisons secrètes où l'on pratique la torture", a-t-il ajouté. Condoleezza Rice s'est quant à elle refusée à tout commentaire, précisant qu'elle ne souhaitait "pas rentrer dans une discussion sur de présumées activités de renseignement" . Elle a par ailleurs assuré que l'accord signé à Bucarest était "transparent" et serait discuté par le Parlement roumain. Enfin, elle a profité de l'occasion pour défendre une nouvelle fois, après l'avoir déjà fait lors de sa précédente escale à Berlin, le rôle du renseignement, indispensable pour "prévenir des attentats". "Retenir les terroristes et ne pas les relâcher parmi la population, utiliser tous les moyens légaux pour les capturer, les interroger et obtenir toutes les informations nécessaires représente une pratique qui sauve des vies", a-t-elle martelé.