Scandale Les époux Courjault mis en garde à vue dans l'affaire des "bébés congelés" Les époux Courjault ont été placés, mardi soir 10 octobre, en garde à vue à Tours, après l'annonce, un peu plus tôt, des résultats des tests ADN concluant qu'ils étaient bien les parents des deux bébés retrouvés morts dans le congélateur de leur domicile, en Corée du Sud. "Les probabilités sont de 99,99 % que le couple Courjault soit les parents des enfants décédés", a déclaré le procureur de la République de Tours, Philippe Varin, lors d'une conférence de presse durant laquelle il a annoncé la garde à vue du couple. Les époux Courjault sont soupçonnés d'un double infanticide par la justice sud-coréenne depuis la découverte à leur domicile de Séoul, en juillet, des corps de deux nouveau-nés enveloppés dans des sacs plastique. Des analyses ADN réalisées en France à partir de nouveaux prélèvements sur les corps des bébés en Corée ont confirmé, mardi, que, contrairement à leurs dénégations, les Courjault étaient le père et la mère des bébés. Le procureur a indiqué que la garde à vue du couple, que la police est allée chercher chez des amis où ils résidaient près de Tours, pourrait durer 48 heures. "Nous en sommes au tout début de l'enquête de police", a-t-il expliqué, en précisant qu'aucune information judiciaire n'avait encore été ouverte. "On ne connaît pas encore les causes de la mort" des bébés, a-t-il également rappelé. CRAINTE D"UN LYNCHAGE MÉDIATIQUE" "Je n'ai rien à vous dire", s'est borné à déclarer Jean-Louis Courjault après l'annonce des résultats de ces nouvelles analyses. "Ma femme n'a pas accouché de ces deux enfants et par conséquent nous réfutons en bloc les orientations actuelles de l'enquête", avait-il affirmé, fin août, lors d'une conférence de presse. "Mes clients n'ont pas changé de position", a précisé à la presse, mardi, l'avocat du couple, Me Marc Morin, peu après leur placement en garde à vue. Me Morin a regretté que ce dossier soit "géré de façon plus médiatique que juridique", avec "trop de dysfonctionnements". "Je trouve surprenant que cette information soit sortie dans la presse. C'est comme cela que mes clients l'ont appris, cela pose un problème de procédure", s'est-il étonné. Selon la version de M. Courjault, qui travaillait pour un équipementier automobile américain en Corée, les corps des deux bébés auraient été placés dans le congélateur alors que le couple était en vacances en France. M. Courjault a affirmé à la police sud-coréenne qu'il les avait découverts le 23 juillet, à l'occasion d'un aller-retour effectué seul à Séoul après un mois de vacances en Touraine, où le couple possède une maison. Autorisé à rentrer en France par les autorités sud-coréennes, il a ensuite décidé de ne pas retourner en Corée, affirmant craindre notamment "un lynchage médiatique". Depuis août, les justices française et sud-coréenne se sont rapprochées pour traiter le dossier. La chancellerie a évoqué, mardi, "une coopération excellente", se félicitant qu'il n'ait fallu que "quelques semaines pour les échanges d'actes". Outre la transmission d'une copie du dossier instruit à Séoul, la France a obtenu de nouveaux prélèvements ADN sur les corps des bébés, effectués en Corée en présence de diplomates français. Il s'agissait de s'assurer "de conditions parfaites de sécurité juridique pour [la] procédure", a-t-on expliqué à la chancellerie.