Élection Les élections législatives en Irak ont enregistré un fort taux de participation Les bureaux de vote pour les législatives en Irak devaient officiellement fermer leurs portes, jeudi 15 décembre, à 17 heures (15 heures en France). Mais au dernier moment, la Commission électorale a décidé d'autoriser les votes pour une heure supplémentaire. Selon un responsable de la Commission, la participation a été "très large" dans toutes les provinces, même dans les régions sunnites qui avaient boycotté le dernier scrutin de janvier. Les autorités peuvent en outre se féliciter des conditions dans lesquelles s'est déroulée cette journée électorale, en comparaison avec celle de janvier au cours de laquelle 36 personnes avaient été tuées dans des attaques. Un nombre limité d'incidents a tout de même été constaté. Une explosion a secoué Bagdad peu après le début du vote – à 7 heures – et une source de sécurité a indiqué qu'elle avait eu lieu près de la "zone verte". Puis, deux nouvelles explosions ont été entendues vers 9 heures. Moins fortes que la première déflagration, elles provenaient vraisemblement de tirs de mortier. Un groupe lié à Al-Qaida, l'"Armée de la communauté victorieuse", a revendiqué l'attaque, qui a fait dix blessés, dont un soldat américain. Par ailleurs, le garde d'un bureau de vote et un civil ont été tués lors d'attaques dans le nord de l'Irak. Les électeurs irakiens devaient choisir 275 députés parmi plus de 7 500 candidats dans une élection marquant l'ultime étape de la transition politique dans le pays depuis l'invasion américaine de mars 2003. Les électeurs – plus de 15,5 millions – feront leur choix parmi les listes présentées par 307 "entités politiques" et 19 coalitions en lice pour la troisième – et la plus importante des trois – consultations de l'année, après les élections générales du 30 janvier et le référendum sur la Constitution le 15 octobre. UN "JOUR HISTORIQUE", SELON LA MAISON BLANCHE L'Alliance irakienne unifiée (chiite religieuse), victorieuse en janvier, se représente avec ses deux piliers : le Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII) et le parti Dawa du premier ministre, Ibrahim Al-Jaafari. Elle a une troisième composante cette fois, la mouvance radicale de Moqtada Al-Sadr. Les deux principaux partis kurdes, le PDK et l'UPK, ont reconduit leur alliance, la Liste irakienne nationale associe à l'ex-premier ministre chiite laïque Iyad Allaoui des Arabes sunnites libéraux et des communistes, et la Liste du Congrès national irakien représente le vice-premier ministre, Ahmed Chalabi. Les sunnites, qui ont boudé les élections de janvier, se sont regroupés au sein du Front de la concorde et du Front pour le dialogue national. Sur les 275 sièges, 230 seront attribués aux 18 provinces, et les 45 sièges restants, appelés "sièges nationaux", seront alloués aux partis qui n'obtiendront pas de siège au niveau provincial, mais dont le score national sera assez élevé. Le président américain, George W. Bush, s'est dit convaincu, mercredi, que "les Irakiens sont en train de construire une démocratie forte (...) qui sera un modèle pour le Proche-Orient". "Nous ne pouvons pas quitter l'Irak, et nous ne quitterons pas l'Irak avant d'avoir obtenu la victoire", a réaffirmé M. Bush. A l'heure de la fermeture officielle des bureaux de vote, la Maison Blanche a salué un "jour historique" en Irak, en soulignant la participation "élevée" au scrutin dans tout le pays et une violence "relativement faible".