Annonce Les élections au Népal ont été marquées par une très faible participation Les élections municipales qui se sont tenues au Népal, mercredi 8 février, ont été endeuillées par deux morts. Marquées par une très faible participation, elles sont un échec pour le roi Gyanendra, qui les avait qualifiées de premier pas vers le rétablissement de la démocratie, et une victoire pour l'opposition et la rébellion maoïste, qui avaient appelé à boycotter le scrutin. Suite à ce vote, les rebelles ont appelé à la fin de la grève générale décrétée depuis dimanche pour éloigner la population des urnes. Ils ont estimé que cette grève "avait été un succès". L'armée a ouvert le feu sur un groupe d'opposants, tuant l'un d'eux, et les forces de sécurité ont abattu un rebelle maoïste qui était en train de poser une mine dans le district de Kailali, à l'ouest du pays. La commission électorale n'avait pas fourni en fin de journée de chiffres de participation définitifs. Mais la télévision publique du Népal a indiqué que, à Katmandou, la participation était inférieure à 10 % une heure avant la clôture du scrutin, qui a eu lieu à 17 heures (12 h 15 à Paris) ; à Malangawa, dans l'Est, 52 % des électeurs s'étaient déplacés à la même heure, mais à Biratnagar, ville importante de la même région, ils n'étaient que 10 %. "PREMIER PAS VERS LE RÉTABLISSEMENT DE LA DÉMOCRATIE" Il s'agissait des premières élections depuis que le roi a pris les pleins pouvoirs le 1er février 2005. La participation très faible était attendue des observateurs, compte tenu du boycottage de l'opposition et de l'appel à la grève générale. Dans une interview publiée mercredi par le journal indien The Hindu, le chef des maoïstes, Prachanda ("Le Furieux"), a appelé le roi au dialogue. "Asseyons-nous autour d'une table, puis, si le roi évoque des élections libres et honnêtes en vue de la formation d'une Assemblée constituante, alors nous serons prêts à y prendre part". Le chef rebelle a assuré que les maoïstes seraient disposés à accepter une démocratie multipartite, une République voire même le maintien de la monarchie "si la population le choisit ainsi". De nombreux candidats potentiels ont renoncé à se présenter, menacés de mort par les rebelles et de sanctions par le gouvernement en cas de retrait intempestif. Deux d'entre eux ont été assassinés depuis le 22 janvier et le scrutin n'a eu lieu que dans 36 municipalités, au lieu des 58 initialement prévues, faute de prétendants. Les candidats en lice dans les vingt-deux autres mairies ont été déclarés vainqueurs par forfait. Le scrutin a été également marqué par un redoublement des offensives des rebelles, qui contrôlent déjà une partie du royaume et qui comptent bien profiter de ce qu'ils ne manqueront pas de qualifier de "fiasco électoral" pour asseoir leur influence. Depuis début janvier et la fin de la trêve unilatérale de quatre mois décrétée par les maoïstes, plus de 140 personnes ont trouvé la mort. La"guerre du peuple", par laquelle les maoïstes entendent abolir la monarchie, a fait plus de 12 500 morts depuis 1996.