Sortie Les éditions Phébus exhument le dernier roman d'Alexandre DumasLe roman d'Alexandre Dumas Le Chevalier de Sainte-Hermine, un millier de pages d'aventures échevelées à l'époque du Consulat et de l'Empire, paraît vendredi 3 juin aux éditions Phébus. Le texte a été récemment découvert à la Bibliothèque nationale de France (BNF) par un chercheur."On imagine l'émerveillement de Claude Schopp, spécialiste d'entre les spécialistes de la vie et de l'œuvre de Dumas, découvrant à la faveur d'un aimable hasard (mais le hasard existe-t-il ?) un texte totalement ignoré qui se révéla être le dernier des grands romans de Dumas", écrit dans sa préface, le directeur des éditions Phébus, Jean-Pierre Sicre. "Si on trouve parfois sans chercher, c'est parce qu'on a longtemps cherché sans trouver", note, pour sa part, Claude Schopp dans une longue introduction au livre où il raconte sa traque pour mettre la main sur le manuscrit.Ce roman inachevé avait été publié en feuilleton dans la presse en 1869 mais jamais édité sous forme de livre. Microfilmé par la BNF, accessible sur place aux chercheurs, l'exemplaire du Moniteur universel du vendredi 1er et du samedi 2 janvier 1869 publiait sur 12 colonnes, en bas de la première et de la deuxième page, le début du roman. Au total, il y eut 118 chapitres.DESTIN D'UN ARISTOCRATE FASCINÉ PAR NAPOLÉONLe Chevalier de Sainte-Hermine, dernier volet d'une trilogie commencée avec Les Blancs et les Bleus et poursuivie avec Les compagnons de Jéhu, est un roman d'aventures typiquement "dumasien". Il raconte le destin d'un aristocrate écartelé entre ses convictions royalistes et sa fascination pour Napoléon. Le lecteur est plongé dans la bataille de Trafalgar et les persécutions de Fouché, il rencontre Joséphine, Talleyrand, Chateaubriand ou le duc d'Enghien, et découvre un Bonaparte à la personnalité complexe.Ce livre, qui s'inscrit dans du projet historique et littéraire de l'écrivain, prend place juste avant Le comte de Monte-Cristo avec lequel il entretient d'étroites affinités. C'est en quelque sorte, explique M. Sicre, la "pièce manquante" d'une vaste fresque historique, qui débute à la Renaissance (avec "La Reine Margot") et s'achève au milieu du XIXe siècle.L'ouvrage a nécessité des corrections car le manuscrit publié dans le journal n'avait pas bénéficié d'une très rigoureuse relecture, à cause des impératifs d'une impression quotidienne rapide. Le chercheur Claude Schopp s'est aussi autorisé à ajouter"quelques lignes" pour achever un livre qui ne l'était pas tout à fait. Le Chevalier de Sainte-Hermine, éd. Phébus, 1 074 p., 26 euros.
