Annonce Les dernières colonies concernées par le plan Sharon ont été évacuéesIsraël a achevé, mardi 23 août, l'évacuation des colons des territoires palestiniens occupés avec le départ des résidents et opposants de deux bastions de résistance en Cisjordanie.Conformément au plan de désengagement du premier ministre israélien, Ariel Sharon, quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie ont été évacuées, de même que la totalité des 21 implantations de la bande de Gaza lors d'une opération lancée le 15 août. Le chef d'état-major israélien, Dan Haloutz, a annoncé que toutes les colonies de la bande de Gaza seraient démolies dans dix jours.Les colonies de Homesh et Sa-nur, qui constituaient les deux derniers bastions de résistance, ont été évacuées sans violence grave. Après un délai de grâce de 48 heures donné aux colons pour partir de leur plein gré, des milliers de soldats et policiers israéliens ont pénétré le 17 août dans les colonies pour forcer les habitants et leurs sympathisants infiltrés à partir. L'évacuation forcée y a été menée pendant sept jours, au lieu des quatre semaines prévues, et s'est déroulée sans incident majeur.Le ministre de la défense israélien, Shaul Mofaz, s'est félicité publiquement que l'opération se soit déroulée "avec moins de violence qu'on pouvait le craindre" et a salué la direction spirituelle des colons, surtout des rabbins, pour avoir contribué "à apaiser les esprits".La veille, Israël a mis fin à la colonisation de la bande de Gaza en évacuant Netzarim, la dernière des 21 implantations de ce territoire palestinien occupé depuis 38 ans. Toutefois l'armée israélienne reste déployée pour encore plusieurs semaines dans les colonies de Gaza en cours de démantèlement et gardant pour l'heure le contrôle des frontières, sur terre, sur mer et dans les airs.JETS D'ŒUFSEn Cisjordanie, l'évacuation concernait uniquement quatre colonies sur plus de 120 établies dans ce territoire. Les secteurs évacués autour des colonies resteront sous contrôle sécuritaire israélien. Les forces de l'ordre ont évacué en tout 1 300 personnes de Homesh et Sa-nur, pour la plupart de jeunes ultra-nationalistes venus s'opposer à l'opération, selon des sources militaires.Des centaines de policiers et gardes-frontières, ainsi que la police montée, ont pénétré à Sa-nur en suivant un bulldozer qui a défoncé le portail de l'entrée principale de la colonie. Ils ont été accueillis par des jets d'œufs, de légumes et de sauce tomate. Des pneus ont été incendiés.Une quarantaine de personnes ont été légèrement blessées dont 19 soldats et policiers pendant l'évacuation des deux colonies. Une quarantaine de personnes ont été arrêtées.L'opération a commencé par l'évacuation d'un institut d'études talmudiques où s'étaient retranchés une vingtaine de militants. Elle s'est poursuivie par celle de la synagogue, où les policiers ont extirpé un à un, en les portant à bout de bras, des dizaines de militants. Des juifs religieux ont emporté avec eux des rouleaux de la Torah après les avoir sortis de l'arche sainte de la synagogue. Appuyés par un canon à eau, casqués et portant des gilets pare-balles, les policiers et gardes-frontières ont ensuite forcé l'entrée d'un ancien poste de la police mandataire britannique, pour déloger des dizaines de militants.Dans le même temps, des centaines d'autres membres des forces de sécurité appuyés par un bulldozer sont entrés à Homesh, à peine ralentis par l'huile que les militants avaient versée sur la route. Les habitants des deux autres colonies proches, Ganim et Kadim, avaient déjà quitté de leur plein gré leurs logements.Dix-sept localités du Néguev et de Galilée sont prêtes à accueillir les 8 500 colons évacués, selon un plan mis au point par le numéro deux du cabinet, Shimon Pérès.Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a téléphoné lundi à M. Sharon pour le féliciter du retrait de Gaza qu'il a qualifié de "décision courageuse et historique". Tous deux ont convenu de se rencontrer "bientôt"
