Nomination Les défis du nouveau Premier ministre indienManmohan Singh a prêté serment samedi. Sa tâche s'annonce ardue mais cet économiste a déjà fait ses preuves lorsqu'il était ministre des Finances entre 1991 et 1996. Manmohan Singh, un économiste de 71 ans, a officiellement prêté serment samedi comme nouveau Premier ministre de l'Inde au cours d'une cérémonie au palais présidentiel à New Delhi. Issu d'une famille modeste, M. Singh est le premier sikh — religion minoritaire dans la république laïque de l'Inde — à devenir chef du gouvernement fédéral, poste jusqu'ici toujours occupé par des hindous. Le président Abdul Kalam, qui lui a fait prêter serment, est musulman.Réformateur reconnuManmohan Singh, brillant économiste et bureaucrate reconverti dans la politique, est apprécié par les milieux d'affaires aussi bien en Inde qu'à l'étranger. Détenteur d'un doctorat d'économie de l'Université d'Oxford et ancien responsable au Fonds monétaire international (FMI), il a été ministre des Finances de 1991 à 1996. A ce poste, il a profondément réformé l'économie indienne lors d'une des pires crises de son histoire. Le pays est alors au bord du défaut de paiement auprès de ses créanciers étrangers. En cinq ans, Manmohan Singh libéralise l'économie, dévalue la roupie, assouplit les réglementations et réduit l'inflation de moitié, de 17% à 8,5%. Les investisseurs font leur retour.Les économistes se demandent cependant si la tâche de Manmohan Singh ne sera pas plus ardue qu'il y a treize ans car le Congrès a été contraint, cette fois, de former une coalition incluant les communistes, alors qu'en 1991, il bénéficiait d'une plus grande marge de manœuvre. Dans ses premières déclarations, le nouveau Premier ministre a annoncé son intention de maintenir des secteurs public et privé "forts" et de poursuivre des réformes "à visage humain" pour faire en sorte que le 21e siècle soit "le siècle de l'Inde".Son père le répétait...Manmohan Singh est né le 26 septembre 1932 dans le petit village de Gah, au Punjab Occidental, qui fait aujourd'hui partie du Pakistan. Lors de la partition du sous-continent indien — il avait alors presque 15 ans —, il part avec sa famille de l'autre côté de la frontière, à Amritsar, ville sainte des sikhs. "Notre père avait l'habitude de dire qu'un jour, Manmohan deviendrait Premier ministre", se souvient son frère, Surjit.
