Annonce Les commémorations du 11-Septembre débutent sur fond de critiquesLe président américain, George W. Bush, a lancé, dimanche 10 septembre à New York, les commémorations des attentats du 11-Septembre en déposant, dans un silence chargé d'émotion, deux gerbes à la mémoire des victimes, là où se dressaient les tours du World Trade Cnter il y a cinq ans. M. Bush et son épouse Laura, en costume et tailleur noirs, le visage recueilli, ont déposé les deux gerbes de fleurs rouges, blanches et bleues sur des bassins marquant l'emplacement des tours jumelles disparues. Le geste de M. Bush est le premier des hommages qui seront rendus jusqu'à lundi soir à travers le pays aux près de 3 000 morts et aux milliers de blessés victimes des attentats les plus meurtriers jamais perpétrés aux Etats-Unis.Non loin de la cérémonie, des dizaines de personnes ont protesté contre la politique de M. Bush et la guerre en Irak, signe de la division qui a remplacé l'union nationale d'il y a cinq ans. Les manifestants brandissaient des pancartes portant des slogans tels que "Arrêter Bush sur le champ !", "Ramenez les troupes à la maison !", ou "Cessez d'exploiter le 11-Septembre !"Le couple Bush a ensuite participé à un service religieux en mémoire des victimes à la chapelle Saint-Paul, toute proche.RECUEILLEMENTNew York et Ground Zero, où s'élevait le World Trade Center dans lequel ont péri plus de 2 600 personnes, sera au cœur de l'évocation d'une journée qui a profondément traumatisé l'Amérique.L'Amérique observera un moment de silence lundi à 8 h 46 (14 h 46, heure de Paris), l'heure exacte à laquelle un premier avion, le vol 11 d'American Airlines, s'écrasait contre la tour nord du World Trade Center, puis à 9 h 03 pour l'attaque de la tour sud, à 9 h 59 pour l'effondrement de la tour sud, et 10 h 29 pour celui de la tour nord.A Ground Zero, les proches des disparus liront les noms des victimes selon un rituel annuel. A 19 heures à New York, le monde entier est invité à allumer des bougies pour les victimes du terrorisme.M. Bush passera un long moment avec les pompiers de New York. Il se rendra dans la journée sur les autres sites du 11-Septembre à Shanksville (Pennsylvanie), où s'est écrasé le Boeing d'United Airlines dont les passagers ont essayé de reprendre le contrôle, et au Pentagone, la dernière cible des 19 pirates de l'air d'Al-Qaida. AMÉRICAINS DIVISÉS PAR LA GUERRE EN IRAKDans la soirée, il s'adressera solennellement à la nation, du bureau ovale de la Maison Blanche, pour la cinquième fois seulement de sa présidence. Il devrait exalter l'esprit de l'Amérique et la détermination à combattre le terrorisme. Mais l'union sacrée formée derrière lui après le 11 septembre 2001 est largement érodée.Les Américains devraient communier dans le souvenir ému lundi. Mais ils sont désormais profondément divisés par la guerre en Irak et les moyens employés au nom de la "guerre contre le terrorisme", tandis qu'Oussama Ben Laden est toujours en fuite. La traque du chef d'Al-Qaida est aujourd'hui au point mort, écrivait, dimanche, le Washington Post, citant des responsables américains et pakistanais.A deux mois des élections parlementaires, un rapport sénatorial est venu, vendredi, battre en brèche la campagne menée par M. Bush pour convaincre les Américains que la guerre en Irak et la "guerre contre le terrorisme" étaient liées. Confortant l'opposition démocrate, il indique que le régime de Saddam Hussein refusait toute aide à Al-Qaida."Nous n'avons jamais pu confirmer l'existence d'un lien entre l'Irak et le 11-Septembre", a admis le vice-président Dick Cheney sur la chaîne NBC. Mais un lien entre Al-Qaida et l'Irak, c'est une "autre affaire", a-t-il dit en soulignant qu'Abou Moussab Al-Zarkaoui se trouvait en Irak avant l'invasion américaine. La secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, a reconnu que les Etats-Unis ignoraient la localisation précise d'Oussama Ben Laden. Mais, a-t-elle affirmé, il a "de moins en moins d'endroits où se cacher".
