Annonce Les colons de Cisjordanie manifestent à l'annonce du transfert du contrôle de 5 villes aux Palestiniens Alors que le gouvernement israélien s'est dit prêt, dimanche, à transférer dans les prochains jours le contrôle de plusieurs villes de Cisjordanie à l'Autorité palestinienne, plus de 130 000 personnes ont manifesté à Jérusalem contre le plan de retrait de la bande de Gaza.Shaul Mofaz, ministre de la défense israélien, a affirmé à la radio, dimanche, que "le transfert du contrôle de certaines villes de Cisjordanie devrait avoir lieu dans les prochains jours". Il a fait cette annonce au lendemain d'une rencontre à Tel-Aviv avec Mohammad Dahlane, ancien ministre palestinien délégué à la sécurité, considéré comme l'homme fort de la bande de Gaza. "Nous allons mettre au point les derniers détails sur le choix des villes et la date exacte de leur transfert lors d'une rencontre dans les prochains jours", a ajouté M. Mofaz.Il a aussi réaffirmé s'être fixé pour objectif d'achever le retrait de la bande de Gaza et de retirer ses troupes des villes palestiniennes de Cisjordanie "d'ici à la fin de l'année". Il faisait ainsi référence à un retour de l'armée israélienne sur ses positions antérieures au déclenchement de l'Intifada en septembre 2000.Selon la radio publique israélienne, Ramallah et Tulkarem seront les deux premières villes à repasser sous contrôle de l'Autorité palestinienne, qui pourra y déployer des policiers armés. Le premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, a confirmé dans un communiqué que la rencontre Mofaz-Dahlane a été "positive" et a porté sur le transfert du contrôle des villes de Cisjordanie.M. Qoreï a précisé qu'une nouvelle rencontre entre responsables des deux parties est prévue dans les prochains jours pour préparer un premier sommet entre le premier ministre israélien, Ariel Sharon, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, élu le 9 janvier. Selon la radio, ce sommet se tiendra le 8 février et coïncidera avec la tournée dans la région de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. M. Qoreï était par ailleurs toujours en pourparlers, dimanche, avec les différents mouvements palestiniens en vue d'obtenir un cessez-le-feu vis-à-vis d'Israël.FORTE MOBILISATIONM. Sharon a évoqué, jeudi, la possibilité d'"une percée historique" de la paix avec les Palestiniens, mais plus de 130 000 manifestants israéliens se sont rassemblés dimanche soir à Jérusalem devant la Knesset, le Parlement israélien, pour lui signifier leur opposition au plan de retrait de la bande de Gaza. Ce plan prévoit l'évacuation en 2005 des quelque 8 000 colons installés dans les vingt et une implantations juives de la bande de Gaza et dans quatre autres en Cisjordanie. Les manifestants ont répondu à l'appel du Conseil des colonies de Judée-Samarie et de la bande de Gaza, la principale organisation de colons.Les colons israéliens et l'opposition d'extrême droite sont décidés à torpiller ce projet. Mais on remarquait aussi parmi les manifestants de nombreux "rebelles" de l'aile "dure" du Likoud, le propre parti de M. Sharon, hostiles au projet de désengagement, notamment le président de la Knesset, Reuven Rivlin, ou encore les députés David Lévy et Uzi Landau. "Monsieur le premier ministre, vous n'avez pas le droit d'évacuer le Goush Katif [principal bloc de colonies de la bande de Gaza] sans procéder préalablement à un référendum ou à de nouvelles élections", pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants.D'autres se pressaient pour signer une pétition appelant à s'opposer "physiquement, mais sans violence", à l'application du plan de retrait. La plupart des orateurs ont exhorté la foule à "se battre avec détermination" contre le plan de retrait, mais ont dans le même temps réprouvé les appels lancés aux soldats pour qu'ils désobéissent aux ordres leur enjoignant d'évacuer les colons.Sur le terrain, un Palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens près du point de passage de Rafah, entre le sud de la bande de Gaza et l'Egypte. Cette mort porte à 4 724 le nombre de personnes tuées depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, dont 3 669 Palestiniens et 981 Israéliens.
