Élection Les Centrafricains élisent dans le calme leur présidentPlus d'un million et de demi de Centrafricains ont voté, dimanche 8 mai, pour le second tour des élections présidentielle et législatives, point final de la transition conduite par le général François Bozizé depuis son coup d'Etat de mars 2003.Grand favori du scrutin présidentiel, le chef de l'Etat sortant a accompli en milieu de matinée son devoir électoral à la mairie de Bangui en compagnie de son épouse Monique, candidate à la députation. "La journée d'aujourd'hui est une journée exceptionnelle. La démocratie est restaurée en République centrafricaine", s'est félicité le général Bozizé.Son rival, l'ancien premier ministre Martin Ziguélé, comme l'ancien président André Kolingba, arrivé en troisième position lors du premier tour le 13 mars dernier "ne votent pas car il ne se sont inscrits ni ici, ni en France", a précisé la Commission électorale mixte indépendante (Cémi). Les deux hommes n'étaient rentrés dans leur pays qu'à la fin du mois de février.Contrairement au premier tour, où de nombreux problèmes d'organisation avaient été signalés, la plupart des bureaux de la capitale Bangui ont ouvert à 6 heures (7 heures à Paris) précises. Mais cette ponctualité retrouvée n'a pas empêché les longues files d'attente, les électeurs devant attendre plusieurs heures avant de pouvoir voter. "C'était notre grand souci ce matin (...) la quasi-totalité des bureaux a ouvert à l'heure", s'est réjoui le président de la Cémi, Jean Willybiro Sako.La Cémi a ainsi revu sa logistique en distribuant dans la nuit le matériel électoral et avait appelé la veille les membres des bureaux et les représentants des partis politiques à "respecter les heures d'ouverture et de fermeture des bureaux de vote". "Le scrutin se déroule normalement, sans bousculade. C'est plus calme qu'au premier tour car on a dû éclater certains bureaux, en créer de nouveaux afin qu'aujourd'hui il y ait moins d'encombrements", a ajouté M. Willybiro Sako.QUELQUES IRRÉGULARITÉS MAIS UN DÉROULEMENT GÉNÉRAL SATISFAISANTIci et là, quelques problèmes ont toutefois été relevés, ont indiqué des observateurs de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) : des tampons encreurs en nombre insuffisant pour cocher les cases des bulletins uniques, de l'encre trop sèche ou encore un manque de place, plusieurs bureaux de vote tenant parfois dans une seule pièce.Quant aux comportements de certaines personnes dans les bureaux, ils sont la plupart du temps régulés sur place "sans intervention extérieure", a indiqué un représentant des Nations unies.Dans le 5e arrondissement de Bangui, "des gens du RDC (Rassemblement démocratique centrafricain d'André Kolingba) voulaient faire la police à l'entrée du bureau (...) nous leur avons rappelés que ce n'était pas à eux de le faire", a rapporté ce représentant. Dans le 4e arrondissement, où la tension a été très forte pendant la campagne législative, plusieurs cas de fraudes plus ou moins sérieux ont été recensés, selon le superviseur local de la Cémi, Jean-Bruno Vickos.Mais dans l'ensemble, ce deuxième tour de scrutin se déroule à Bangui dans une ambiance "plus calme" que celle du premier, à l'image de la campagne électorale. Dans le reste du pays, le déroulement des élections n'était connu que dans trois provinces, où "tout se passe parfaitement bien", selon la Cémi.Les 4143 bureaux de vote du pays ont fermé à 16 heures (18 heures à Paris) et les premiers résultats partiels être connus dès lundi soir.
