Annonce Les Caisses d'épargne prêtes à lancer la rémunération des comptes courants 11 heures, ce mercredi 13 avril, dans le 7e arrondissement de Paris, le groupe Caisse d'épargne convoque une conférence de presse de présentation de ses "axes de développement de la banque commerciale". Plus précisément, il s'agit pour le président du groupe, Charles Milhaud, d'annoncer le lancement de la rémunération des dépôts pour les clients des Caisses d'épargne. "C'est une révolution dans le monde de la banque", affirme Le Figaro. Autorisée seulement depuis le mois de mars en France (à la suite d'une décision du mois d'octobre 2004 de la Cour de justice des Communautés européennes), la rémunération des comptes courants n'avait pas encore été adoptée par les grands groupes bancaires de l'Hexagone. Seule la filiale française du groupe espagnol Caixa Bank avait annoncé dès le mois de mars son intention de relancer une formule de compte rémunéré, offrant un taux annuel brut de 1,50 % à partir de 1 500 euros de dépôt, dans le cadre d'une offre groupée. C'est cette même Caixa Bank France qui avait été condamnée en 2002 pour avoir voulu rémunérer ses comptes et avait finalement obtenu gain de cause, le 23 février, auprès du Conseil d'Etat. La banque Covefi et la Banque privée européenne se sont aussi lancées dans la rémunération des dépôts. DES "RAPPORTS ÉTOFFÉS" La démarche de la Caisse d'épargne s'inscrit dans la lignée de annonces faites en novembre dernier sur le développement de la banque de détail. Parmi ses 26 millions de clients - en grande majorité des titulaires de Livret A -, la Caisse d'épargne n'entretient des "rapports étoffés" qu'avec 4,5 millions d'entre eux. L'objectif est de faire passer ce chiffre à 10 millions, indique La Tribune. La rémunération des comptes doit créer une dynamique en ce sens. Selon Le Figaro, le taux offert par les Caisses d'épargne sera de 0,50 % par an jusqu'à 2 500 euros, sous condition de souscription à un forfait de services simple. Le gain pourra même atteindre 1 % au-delà de ce seuil, pour ceux qui détiennent un forfait plus étoffé et donc plus cher. Cette rémunération des comptes se fera sans majoration de tarif, précise aussi Le Figaro. C'est donc la fin du "ni-ni" en vigueur dans la banque française : "ni facturation des chèques, ni rémunération des comptes". "C'est le symbole qui pèse le plus lourd. Beaucoup plus, en tout cas, que le montant des intérêts que pourront retirer les clients sur la trésorerie qu'ils laissaient jusqu'à maintenir dormir sur leur compte. C'est le calcul qu'a fait l'Ecureuil. En décidant de tirer le premier dans la bataille des comptes rémunérés, il s'offre un spectaculaire coup de marketing, à même de dépoussiérer l'image un peu vieillotte dans laquelle certains veulent le cantonner", souligne Philippe Reclus dans Le Figaro. La démarche de la Caisse d'épargne pourrait forcer ses concurrents, en premier lieu le Crédit agricole, à repenser leur stratégie. Mais la plupart des grands réseaux bancaires français, à l'instar de BNP Paribas, du Crédit agricole ou de la Société générale, ont jusque-là indiqué ne pas envisager de rémunérer les comptes, considérant que cela n'intéressait pas leurs clients.