Refus Les Brésiliens rejettent massivement l'interdiction des armes à feuLes Brésiliens se sont prononcés, lors d'un référendum dimanche, contre l'interdiction de vente des armes à feu, estimant à une forte majorité que cette mesure était inefficace pour mettre fin à la violence dont souffre le pays. Plus de 64 % de votants ont répondu non, selon des résultats préliminaires portant sur environ 75 % des bulletins. Le Brésil est le deuxième pays au monde le plus touché par les morts par balles, avec le bilan macabre de 36 000 mort en 2004. "Nous n'avons pas perdu parce que les Brésiliens aiment les armes. Nous avons perdu parce que les gens n'ont pas confiance dans le gouvernement ou dans la police", a réagi Denis Mizne, du groupe Sou da Paz, qui milite contre la violence."J'AI VU DES GAMINS TOUCHÉS PAR DES BALLES"Au cours des débats qui ont précédé la consultation, de nombreuses personnes ont dit redouter qu'une interdiction les laisse à la merci de délinquants fortement armés."Ce référendum (...) ne mettra pas fin à la violence", a prédit, en votant contre l'interdiction, Assis Augusto Pires, 60 ans, qui habite un quartier huppé et protégé de Jardim Paulistano. Carlos Eduardo Ferreira, électricien de 40 ans qui vit dans le bidonville de Rocinha, à Rio de Janeiro, théâtre d'une sanglante guerre de gangs, ne partage pas son avis. "Je suis pour l'interdiction, je suis pour la vie. J'ai vu des gamins touchés par des balles", explique-t-il.Avant le début de la campagne radio-télévisée sur le référendum, le oui recueillait 76 % des intentions de vote. Mais après le lancement de celle-ci, le 1er octobre, la tendance s'est inversée rapidement. Des groupes favorables à l'interdiction ont accusé des fabricants d'armes et des associations en faveur du port d'armes – telle la National Rifle Association, qui a suivi de près le scrutin –, d'avoir financé une grande campagne plaidant pour la libre circulation des armes et d'avoir joué sur les peurs de la population."Je pense que pour le commun des mortels, avoir une arme à la main n'est pas un gage de sécurité. C'est pour ça que j'ai voté oui", a déclaré le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, en déposant son bulletin dans l'urne. Cependant, les partisans du oui ont reconnu que l'interdiction du commerce des armes ne suffirait pas à régler le problème de la violence, et qu'une augmentation des ressources pour la sécurité publique était nécessaire. Antonio Rangel, dirigeant de Viva Rio, une ONG en pointe dans la campagne du oui, avait reconnu des simitudes de vue avec les partisans du non ; sur l'insuffisance de l'action publique contre la violence.
