Annonce Les Boliviens disent "oui" au référendum du président Mesa Carlos Mesa, arrivé au pouvoir après une révolte populaire il y a neuf mois et pour lequel le scrutin marque une victoire personnelle, a annoncé qu'il déposera lundi un projet pour une nouvelle loi sur les hydrocarbures permettant d'augmenter jusqu'à 50 % les royalties imposées aux sociétés étrangères.Le président bolivien, Carlos Mesa, a annoncé, dimanche 18 juillet, qu'il avait remporté le référendum sur la gestion des réserves de gaz naturel. Les Boliviens ont soutenu majoritairement les propositions du gouvernement, ouvrant ainsi la voie à un renforcement du rôle de l'Etat et à une hausse des prélèvements publics sur la seule richesse dont dispose le pays, selon des projections et premiers résultats partiels. "Des réponses ont été apportées aux cinq questions, et c'est 'oui' pour chacune d'entre elles", a déclaré M. Mesa après ce vote, qui permettra au gouvernement d'exporter du gaz, d'augmenter les taxes imposées aux sociétés étrangères et de reprendre le contrôle de l'essentiel de l'industrie énergétique privée. Carlos Mesa, arrivé au pouvoir après une révolte populaire il y a neuf mois et pour lequel le scrutin marque une victoire personnelle, a annoncé qu'il déposera lundi un projet pour une nouvelle loi sur les hydrocarbures permettant d'augmenter jusqu'à 50 % les royalties imposées aux sociétés étrangères. UN VOTE DANS LE CALMESelon des résultats partiels de la Cour nationale électorale basés sur 1,2 % des bulletins dépouillés, les Boliviens ont en moyenne dit "oui" à 75 % aux cinq questions du référendum.En raison du caractère ambigu du libellé, les résultats se prêtent cependant à diverses interprétations, notamment concernant la question de la récupération par l'Etat bolivien de la propriété sur les hydrocarbures en sortie de puits (au moment où ils sont mesurés).Le puissant leader des cultivateurs de coca du Chaparé, dans le centre du pays, Evo Morales, a ainsi estimé que la victoire du "oui" "signifie que le gouvernement et le Congrès doivent réviser les contrats avec les compagnies pétrolières" et "annuler ceux qui violent la Constitution", même si le processus se fera "sans confiscation ni expropriation".Avant le scrutin, M. Mesa avait indiqué que les 78 concessions accordées en 1997 sous le gouvernement de son prédécesseur déchu, Gonzalo Sanchez de Lozada, seraient laissées intactes par le référendum. Le rachat des concessions représente de toute façon un coût tel que La Paz ne peut se le permettre.Une chose est sûre : le calme dans lequel s'est déroulé le vote est un revers pour le leader aymara, Felipe Quispe, et le chef de la Centrale ouvrière bolivienne, Jaime Solares, qui boycottaient le scrutin et exigeaient une expropriation des multinationales (dont Petrobras, British Gas, Total et Repsol-YPF) gérant les plus gros gisements. Ils avaient appelé les électeurs à ériger des barrages, incendier des urnes et empêcher le bon déroulement du vote.Un seul incident a été signalé, et M. Mesa a été applaudi à El Alto, théâtre en octobre 2003 d'une révolte matée dans le sang par l'ancien chef de l'Etat Gonzalez Sanchez de Lozada, qui avait fait 80 morts.NÉGOCIER AVEC LE CHILISelon des projections régulièrement actualisées de la chaîne de télévision ATB, la population a voté à 88,6 % pour l'abrogation de la loi de 1997 sur les hydrocabures, qui donnait tout pouvoir aux compagnies étrangères détenant des concessions (exploitation, transport, tarifs, exportation).Les Boliviens ont aussi approuvé à 92,1 % la récupération de la propriété des hydrocarbures en "sortie de puits", ce qui permettra à l'Etat, sur la base d'une loi à définir, d'influencer par exemple la politique tarifaire et la manière dont le gaz est exporté. Ce sujet est ultra-sensible carl'insurrection contre M. Sanchez de Lozada avait été provoquée notamment par un projet d'exportation de gaz via le Chili - "ennemi" historique de la Bolivie en raison d'un différend territorial.Le gaz est la principale richesse du plus pauvre pays d'Amérique latine, puisque s'y trouve la deuxième plus grande réserve de la région (environ 1 550 milliards de mètres cubes) après celle du Venezuela. La question proposant de relancer la compagnie publique Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos, privatisée il y a sept ans et à l'état végétatif, a été appuyée fortement (87,1 %) par les Boliviens, selon ATB.Le soutien a été majoritaire également (57,6 %) pour l'utilisation du gaz comme monnaie d'échange dans les négociations avec le Chili afin d'obtenir un accès souverain à l'océan Pacifique, la Bolivie étant totalement enclavée depuis une guerre à la fin du XIXe siècle avec son voisin. Enfin, les Boliviens ont apporté leur appui (64,7 % de suffrages favorables) au projet de M. Mesa d'industrialiser le gaz en Bolivie, de l'exporter et d'augmenter les royalties jusqu'à 50 %.Si le résultat du référendum était confirmé, il pourrait permettre au président Mesa de rester au pouvoir jusqu'en 2007.
