Victoire Les Bleus surclassent l'Italie, championne du monde Pour les spectateurs, c'est une revanche, pas pour nous", soulignait Lilian Thuram quelques jours avant cette nouvelle rencontre entre la France et l'Italie. "Si on gagne mercredi, ça ne prouvera pas grand-chose", ajoutait le patron de la défense tricolore. "La finale, c'est très très loin, maintenant on a trois points à prendre." Tel est le véritable enjeu du second des douze matches de qualifications dont l'issue donnera deux sésames pour l'Euro 2008. Une victoire de l'équipe de France relèguerait son tombeur du Mondial 2006 à l'avant-dernière place du groupe B, à un point des îles Féroé. Certainement pas une revanche pour les finalistes malheureux du Mondial, mais sûrement une source de satisfaction. Raymond Domenech, l'entraîneur des Bleus, avait souhaité devant la presse que le public du Stade France respecte l'équipe italienne en ne sifflant pas l'hymne transalpin. Il n'a pas été exaucé. Suivra une minute de silence en hommage à Giacinto Facchetti, joueur italien des années soixante et dirigeant de l'Inter Milan décédé cette semaine. La minute de silence, elle, a été respectée. Singularité pour un match de football, c'est Fabien Pelous, capitaine de l'équipe de France de rugby, qui a donné le coup d'envoi de la rencontre, rappelant que la France accueillera dans 365 jours un autre championnat du monde, celui de l'ovalie. Pas de round d'observation, les Tricolores ne manquent pas de mettre la pression dès les premières secondes… et le miracle s'accomplit : sur un premier corner français, la relance italienne est hasardeuse, Thierry Henry reprend, passe à William Gallas en position de hors jeu. Ce dernier centre pour Sidney Govou qui déclenche une magnifique reprise de volée croisée. Gianluigi Buffon est impuissant. La France mène 1 à 0 avant la fin de la seconde minute de jeu. FRANCE 1 – ITALIE 0 Après cette entrée en matière tonitruante, le début de rencontre annonce un festival de football offensif. Dès la 5e minute, c'est au tour des Italiens d'inquiéter Grégory Coupet : Zambrotta crochète et frappe à l'entrée de la surface mais son tir passe juste au-dessus de la barre. La maîtrise demeure néanmoins française et c'est encore Henry, déjà à l'origine du premier but, qui s'infiltre dans la surface côté gauche à la 15e minute, mais son centre en retrait pour Vieira est intercepté par Cannavaro. Il ne faut pas attendre longtemps pour que la pression française porte à nouveau ses fruits. A la 17e minute arrive une frappe énorme de Malouda plein axe que Buffon ne peut que repousser sur son côté droit. Henry surgit et prend sa chance en angle fermé. Son tir, légèrement dévié par Cannavaro, trompe le gardien italien. C'est le 37e but du Gunner en équipe de France. FRANCE 2 - ITALIE 0 Malheureusement, les Bleus confirment leurs faiblesses sur coup de pied arrêté. A la 20e minute, Alberto Gilardino n'a aucun mal à tromper Grégory Coupet de la tête, sur un coup franc d'Andrea Pirlo. Le break a été de courte durée. Les transalpins sont à nouveau dans le match. FRANCE 2- ITALIE 1 Les deux équipes réputées pour l'imperméabilité de leurs défenses offrent une rencontre offensive. La pression est dans le camp français dans le dernier quart d'heure de la première mi-temps et Grégory Coupet sauve son équipe de l'égalisation en sortant sur sa ligne un ballon que les Italiens croyaient dedans. La seconde mi-temps s'engage rapidement à un rythme élevé. Dès la 53e minute, Willy Sagnol adresse un centre millimétré pour Sidney Govou qui frappe de la tête et marque son second but de la soirée sur deux tentatives. Le Lyonnais, qui n'est toujours pas titulaire à Lyon, savoure sa soirée en bleu. L'attaquant récompense largement la confiance que lui a témoignée Raymond Domenech en le titularisant. FRANCE 3 – ITALIE 1 Le Lyonnais passe à quelques centimètres du triplé lorsque le portier italien écarte du bout des doigts une frappe qui frôle un poteau de sa cage. Malgré la fatigue et l'avance de l'équipe de France, la rencontre demeure intense jusque dans les dernières minutes. Les Italiens ne lâchent rien. Il faut encore toute l'adresse de Coupet pour écarter un lob dangereux à une minute de la fin du temps réglementaire. Mais, comme face à la Géorgie, l'équipe de France maîtrise et accomplit sa mission en ramenant les trois points de la victoire. Les Bleus se classent deuxième du groupe B derrière l'Ecosse qui a également remporté ses deux premières rencontres mais bénéficie d'une meilleure différence de but grâce à son "carton" 6 à 0, samedi, face aux îles Féroé. Côté italien, un plus mauvais départ dans ce groupe B était difficile à imaginer. Toutefois, il reste encore trente points à jouer. Nul doute que les champions du monde termineront plus forts qu'ils n'ont commencé.