Victoire Les Bleus, les pires aînés de l'Espagne (3-1) l'heure d'aborder ce huitième de finale choc entre l'Espagne et la France, les deux équipes se présentent sur le terrain avec des dispositions bien différentes. Si l'Espagne est sûre de son jeu et confiante après un premier tour maîtrisé, les Bleus sortent d'un dernier match aux allures de seizièmes de finale contre le Togo, et restent à la recherche d'un match-référence. FICHE TECHNIQUE Les équipes Espagne : Casillas - Sergio Ramos, Pablo, Puyol, Pernia, Fabregas, Xabi Alonso, Xavi (Marcos Senna, 72e) - Raul (cap.) (Luis Garcia, 54e), Fernando Torres, Villa (Joaquín, 54e) France : Barthez, Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal - Vieira, Makelele, Ribéry, Zidane (cap.), Malouda (Govou, 75e), Henry (Wiltord, 88e) Buts Espagne : Villa (28e s.p.) France : Ribéry (41e), Vieira (83e), Zidane (90e + 2) Avertissements Espagne : Puyol (82e) France : Vieira (68e), Ribéry (87e), Zidane (90e + 1) Statistiques Esapagne : 7 tirs dont 2 cadrés, 29 fautes, 8 corners, 2 hors-jeu, 61 % de possession. France : 9 tirs dont 5 cadrés, 23 fautes, 5 corners, 8 hors-jeu, 39 % de possession. [-] fermer Le petite guerre des nerfs qui a eu lieu entre les deux sélectionneurs n'a pas accouché de réelles surprises dans la composition des équipes. Luis Aragones fait rentrer Raul, pour son expérience des grands rendez-vous, et Fabregas pour fluidifier le jeu et faire courir les Français. Raymond Domenech revient à son organisation en 4-2-3-1, avec Henry seul en pointe soutenu par Zidane, et la paire Ribéry-Malouda pour animer et bloquer les couloirs. Dans un début de match tendu, les Français s'appliquent à jouer haut, pour récupérer le ballon au plus vite et empêcher les Espagnols de poser leur jeu. La première surprise vient de l'arbitre, qui, fait rarissime, décide de revenir sur une décision en invalidant un corner attribué aux Bleus et siffler un coup franc pour une main de Henry. Les Espagnols en profitent pour reprendre l'initiative, notamment grâce aux courses de l'avant-centre Fernando Torres. Le latéral Pernia alerte Barthez sur un bon coup franc aux 30 mètres, légèrement au-dessus (8e). Torres déborde ensuite Sagnol pour adresser un centre qui ne trouve personne à la réception (10e). Les Bleus semblent attendre leurs adversaires pour procéder par contre, et Henry frappe une première fois au but, sans danger pour Casillas (12e). LA MAÎTRISE ESPAGNOLE, LE RÉALISME FRANÇAIS Le cuir est confisqué par les Rouges de Luis Aragones, qui le font bien tourner en milieu de terrain en attendant l'ouverture. Sur un contre rapidement mené par Zidane et Ribéry, le numéro 10 français est tout proche de frapper au but, contré in extremis par la défense espagnole (15e). Le rythme est assez intense, mais aucune des deux équipes ne parvient vraiment à trouver la faille. La plus belle occasion française survient à la 22e minute, sur une ouverture de Zidane vers Henry, isolé à droite. Le centre de l'attaquant transperce la défense espagnole, mais ni Ribéry ni Vieira ne sont présents pour pousser le ballon au fond des filets. La Selección répond par une frappe de loin, suivie d'un corner (26e). Sur la récupération, les Espagnols obtiennent un penalty généreux pour une petite faute de Thuram sur Pablo Ibanez. Les Bleus ont beau protester, l'arbitre italien ne reviendra pas cette fois sur sa décision. Malgré le plongeon de Barthez du bon côté (1-0, 27e), David Villa transforme la sanction. Le coup est dur pour la France, qui tenait bien le match et semblait bloquer les velléités offensives des Ibériques. Cette ouverture du score ne bouleverse pas la physionomie du match : les Espagnols continuent de presser très haut et annihilent ainsi la construction du jeu adverse. Les Français s'en remettent à des ouvertures lointaines vers Henry, qui est signalé hors jeu à plusieurs reprises. Ribéry prend ses responsabilités, mais ses dribbles ne perturbent pas le latéral Pernia. Quant à Zidane, il est souvent isolé en milieu de terrain, et encerclé par Xavi, Fabregas et Xabi Alonso. La deuxième occasion des Bleus sera la bonne. Sur un ballon anodin en milieu de terrain, Ribéry le conserve bien et sert Vieira dans l'axe. Le joueur de la Juventus temporise, et lance parfaitement Ribéry qui a poursuivi sa course dans le dos de la défense espagnole. Seul face à Casillas, Ribéry profite de sa vitesse pour passer le gardien adverse et pousse le cuir au fond des filets malgré le retour de deux défenseurs ibériques (1-1, 44e). La délivrance est réelle pour les Bleus comme pour Ribéry, qui avait manqué plusieurs occasions lors de ses matchs précédents. La mi-temps est sifflée sur ce score de parité, qui semble logique et récompense à la fois la bonne maîtrise collective des joueurs d'Aragones comme la volonté offensive des partenaires de Zidane. La seconde période reprend sur un rythme un peu moindre. Le latéral Sergio Ramos continue de poser quelques problèmes aux Bleus, notamment à Malouda. Sur une de ses rares actions offensives, le Lyonnais est lancé dans l'axe par Zidane, mais son petit lob est magnifiquement détourné par Casillas d'une claquette très sûre (51e). Luis Aragones choisit ce moment pour rafraîchir ses troupes en remplaçant Raul et Villa par Joaquín et Luis Garcia. La Selección revient ainsi à son système en 4-3-3, avec deux vrais ailiers pour alimenter Torres. Une option payante à l'approche de l'heure de jeu, puisque les Espagnols gardent la possession du cuir. Les Bleus, qui baissent un peu le pied au niveau physique, comptent toujours sur la vitesse de Ribéry. Ce dernier se joue de Pernia, mais son centre ne trouve personne (58e), si ce n'est Abidal qui frappe de loin, sans réussite. Sur une action similaire, c'est Sergio Ramos qui met le feu dans la défense bleue, mais sa passe plein axe est dégagée en catastrophe par Sagnol. A mesure que la tension monte, l'intensité faiblit. Les Bleus ne sont plus aussi présents sur le porteur du ballon, et moins vifs dans la contre-attaque. Henry est à nouveau signalé hors jeu après un une-deux entre Zidane et Vieira (69e). La domination territoriale des Rouges est toujours plus évidente, interdisant aux Bleus toute construction de jeu. Alors qu'Aragones vient de faire rentrer Senna à la place de Xavi, Raymond Domenech remplace un Malouda fatigué par l'appelé de dernière minute Sydney Govou (74e). ET VIEIRA SURGIT Soumis à un pressing intense, les Bleus ne sortent pas de l'étau. Après un corner bien boxé par Barthez, c'est l'ailier Joaquín qui dribble Abidal avant de frapper juste à côté du cadre (78e). Ribéry répond à son homologue ibérique et sert Govou, pour une tentative qui passe cette fois au-dessus (79e). Une minute plus tard, les Bleus obtiennent un coup franc à 35 mètres des buts espagnols. Botté par Zidane, le ballon atterrit sur le crâne de Vieira, seul au second poteau. Le vice-capitaine boxe sa tête et, malgré la déviation de Sergio Ramos, bat Casillas à bout portant (1-2, 83e). Sur la deuxième occasion franche de la seconde période, les Bleus prennent un avantage décisif à quelques minutes de la fin du match. La fin de la rencontre sera encore plus belle pour la France. Alors que les Espagnols jouent le tout pour le tout, c'est le capitaine emblématique Zinédine Zidane qui clôt la marque. Après une récupération en milieu de terrain, Wiltord, rentré à la place de Henry, sert Zidane qui file au but. Le numéro 10 des Bleus, que les Espagnols voulaient envoyer à la retraite, élimine Puyol d'un crochet et trompe Casillas d'un tir décroisé (1-3, 91e). Le glas sonne pour l'Espagne, les cloches de la victoire pour les Bleus. Le coup de sifflet final de l'arbitre, M. Rosetti, voit Henry sauter dans les bras de Raymond Domenech, tous les Bleus se congratulent avant de saluer joyeusement leurs supporters. Un quart de finale exceptionnel contre le Brésil se profile donc pour la France, avec le fol espoir de voir Zidane et consorts sortir à nouveau le grand jeu pour cette affiche de rêve (samedi 1er juillet, 21 heures).