Attentat Les autorités jordaniennes affirment avoir déjoué un attentat chimique fomenté par Al-Qaïda contre le siège des services de renseignement à Amman. L'attentat aurait pu coûter la vie à 80 000 personnes.   Les autorités jordaniennes ont annoncé lundi soir sur la télévision d'Etat avoir déjoué un attentat chimique préparé par al-Qaïda contre le siège des services de renseignements à Amman. Selon un responsable des forces de sécurité jordaniennes, l'attaque aurait pu faire 80 000 morts. Les forces de l'ordre auraient saisi des camions bourrés au total de 20 tonnes d'explosifs. La télévision d'Etat a diffusé des images de ce qu'elle a présenté comme étant des "produits chimiques que les terroristes d'al-Qaïda tentaient d'utiliser comme explosifs". Toujours selon la télévision, six membres du "réseau terroriste" ont été arrêtés et quatre autres tués fin avril. Le roi Abdallah II avait affirmé à cette époque que la cellule terroriste s'apprêtait à commettre un "crime jamais vu dans le royaume"  qui aurait coûté la vie à "des milliers de civils". La chaîne a aussi indiqué que des projets d'attentats visaient les bureaux du Premier ministre et l'ambassade des Etats-Unis à Amman. Zarqaoui - TF1 "L'opération a été planifiée en Irak par Azmi Jayyoussi, qui a reçu des ordres directs d'Ahmad Fadel al-Khalayleh, alias Abou Moussab al-Zarqaoui", a assuré la télévision. Le Jordanien Zarqaoui, dont la tête est mise à prix pour 10 millions de dollars par les Américains, est considéré par ces derniers comme le "suspect numéro un" dans les attentats en Irak. Membre éminent d'Al-Qaïda, il cherche, selon Washington, à provoquer une guerre civile entre chiites et sunnites. "Le premier attentat chimique" La télévision a diffusé les aveux des terroristes arrêtés. Azmi Jayyoussi présenté comme leur chef est apparu très calme. "J'ai pris des cours d'explosifs, de poisons très nocifs, puis j'ai prêté serment d'alégeance à Abou Moussab al-Zarqaoui", dit-il, avant d'assurer que Zarqaoui, alors en Irak, lui aurait ordonné "de planifier des opérations militaires sur la scène jordanienne". Jayyoussi affirme que, de retour en Jordanie, il a réussi à acheter près de 20 tonnes de produits chimiques. Cent soixante-dix mille dollars lui seraient parvenus de Syrie où se trouve, d'après lui, le principal adjoint de Zarqaoui. Un autre terroriste a confirmé que Jayyoussi avait présenté l'opération, qui devait également viser la famille royale, comme "la première attaque suicide chimique d'Al-Qaïda". Des experts cités par la chaîne de télévision affirment que les 20 tonnes d'explosifs chimiques auraient eu "un effet direct sur un périmètre de deux kilomètres", faisant 160 000 blessés et plus des 80 000 morts, et auraient "provoqué des difformités physiques" chez de nombreuses personnes au-delà de ce périmètre.