Anniversaire Les 50 bougies du traité de Rome Les chefs d'Etats des 27 pays membres se retrouvent dimanche à Berlin pour marquer l'anniversaire du traité du Rome qui a marqué la naissance de la Communauté économique européenne, il y cinquante ans. Le 25 mars 1957, une poignée d'hommes politiques visionnaires issus de six pays faisaient le pari de l'intégration économique pour construire l'Europe, en signant à Rome ce traité. L'Allemagne était représentée par le chancelier Konrad Adenauer et la Belgique par son chef de la diplomatie Paul-Henri Spaak, deux noms qui sont restés dans l'histoire de la construction européenne. La Communauté économique européenne se proposait de mettre en place un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des marchandises et des services, avec la suppression des barrières douanières entre les Etats membres. Le même jour, les Six créaient la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). "L'Europe ne se fera pas d'un coup" Les deux traités de Rome furent rapidement ratifiés avant d'entrer en vigueur le 1er janvier 1958. Ils furent considérés au moment de leur signature comme une impulsion plus que bienvenue pour les plus ardents partisans de la construction européenne, encore mal remis de l'échec du projet de Communauté Européenne de Défense (CED). Ce projet qui visait, quelques années après la fin de la Seconde guerre mondiale, à la création d'une armée européenne rattachée à des institutions supranationales, avait profondément divisé les Européens. Adopté par les gouvernements français, allemand, italien et les trois pays du Bénélux, le projet de la CED ne fut pas ratifié par les parlementaires français, le 30 août 1954, en raison de l'opposition des députés communistes et gaullistes. La construction européenne subissait ainsi un coup d'arrêt après des débuts prometteurs symbolisés par la célèbre "déclaration Schuman", du nom du ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman qui avait proposé, le 9 mai 1950, à la République fédérale d'Allemagne de créer avec la France un pool du charbon et de l'acier. La déclaration Schuman déboucha deux ans plus tard sur le lancement de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Malgré l'épisode difficile de la CED, les six mêmes pays surent se retrouver pour signer le traité de Rome, en s'inspirant à chaque fois du credo d'un autre Français, Jean Monnet : "l'Europe ne se fera pas d'un coup ni dans une construction d'ensemble", mais "par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait". Un phrase, qui s'est vérifiée au cours de l'Histoire.
