Fait divers Leclerc s'efforce de retrouver la trace de 300 000 steaks hachés contaminésDix-huit cas d'une grave intoxication alimentaire touchant en majorité des enfants et liés à la consommation de steaks hachés ont été recensés dans plusieurs départements de la région Aquitaine, selon un bilan publié, lundi 31 octobre au soir, par les ministères de la santé et de l'agriculture. Une bactérie du genre Escherichia coli , identifiée comme responsable de ces cas, a été repérée dans des steaks surgelés commercialisés dans le Sud-Ouest par les supermarchés Leclerc. Le distributeur s'efforce de retrouver l'ensemble des steaks potentiellement contaminés. Une notification d'alerte a par ailleurs été transmise à la Commission européenne, certains des lots ayant été exportés vers d'autres pays de l'Union.Lundi 31 octobre dans la soirée, les autorités sanitaires recensaient onze cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et sept cas de diarrhées sanglantes. Les malades, qui souffrent de gastro-entérite aiguë, sont surtout de jeunes enfants, dont un bébé de 15 mois hospitalisé en réanimation. "L'épidémie ne semble pas entièrement terminée, même si l'on peut penser que cela se calme", a estimé le docteur François Bouissou, de l'hôpital pour enfants de Purpan, à Toulouse. Les enfants hospitalisés dans son service "vont bien, compte tenu de la forme relativement sévère de la maladie", a-t-il ajouté. Le SHU est une maladie rare en France, mais grave chez l'enfant : elle est la principale cause d'insuffisance rénale aiguë chez les enfants de moins de 3 ans, entre 1 % et 2 % des jeunes malades en décédant."ERREUR DE MANIPULATION"Coordonnées par l'Institut national de veille sanitaire (InVS), les investigations sanitaires ont permis de circonscrire l'origine de l'intoxication à trois lots (numéros L231, L234 et L206). Fabriqués sous la marque ChanteGril par la société Soviba dans une usine du Lion- d'Angers (Maine-et-Loire), ces lots représentent 30 tonnes de viandes soit 300 000 steaks. Le groupement Leclerc a immédiatement rappelé les lots provenant de ses magasins dans 19 départements et mis en place un numéro vert (0810-870-870). Il doit maintenant retrouver ceux qui ont déjà été vendus, ces produits pouvant être conservés jusqu'à l'été 2006. "Il faut tout faire pour que les gens ne les oublient pas au fond de leurs congélateurs" , a souligné le président du groupement, Michel-Edouard Leclerc, qui a assuré que l'enquête sera maintenue " jusqu'à ce que tous les clients concernés aient pu être joints en direct".Il reste dorénavant à identifier la cause de la contamination chez Soviba, numéro trois français du secteur, qui livre de nombreuses enseignes ainsi que la restauration collective. Le directeur général de la société, Christian Hérault, a affirmé lundi qu'il s'agissait d'"une contamination ponctuelle", tous les lots de viande mis en cause "ayant été fabriqués dans un créneau d'une heure environ", le 22 août."La contamination pourrait être due à une erreur de manipulation, à l'abattoir par exemple" , a déclaré pour sa part Christine Vernozy-Rozand, directrice du laboratoire de l'Ecole nationale vétérinaire (ENVL). Selon les spécialistes, la présence de la bactérie Escherichia coli dans des steaks hachés pourrait laisser supposer une contamination d'origine fécale.
