annonce Le Turkménistan coupe les ponts avec la CEI Le président Niazov a annoncé son retrait de cette communauté post-soviétique. n attendait un clash avec l'Ukraine ou la Géorgie, et c'est finalement le Turkménistan qui a joué, ce week-end, les trouble-fête au sommet de la CEI (Communauté des Etats indépendants, qui réunit tous les Etats de l'ex-URSS, moins les trois pays baltes) à Kazan, en Russie. Le fantasque dictateur turkmène Saparmourat Niazov, qui, fort de ses réserves en gaz naturel, se pique d'indépendance, a fait savoir que son pays se retire de cette communauté et ne veut plus y occuper qu'une place de «membre associé». «Le statut du Turkménistan dans la CEI sera maintenant réduit pratiquement à zéro», a pris acte le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Dictateurs. Ce club informel, qui réunit des ennemis jurés comme l'Arménie et l'Azerbaïdjan, des chefs d'Etat pro-occidentaux comme le Géorgien Saakachvili ou l'Ukrainien Iouchentchko et des dictateurs comme le Biélorusse Loukachenko et l'ouzbek Karimov, a malgré tout encore survécu à ce sommet. «La CEI existe et elle aura un avenir si nous fondons les mécanismes concrets pour résoudre les questions qui surgissent», a déclaré le président géorgien Saakachvili, assurant que son pays n'a pas l'intention de la quitter pour l'instant. «Les intérêts fondamentaux de nos pays se trouvent tout de même actuellement dans la zone géographique de la CEI», a rappelé le Géorgien, montrant là un souci de ne pas rompre les ponts avec la Russie, puissance dominante de la CEI. Bonne volonté. Iouchtchenko, bête noire de Moscou depuis son élection, en décembre 2004, a lui aussi montré sa bonne volonté en participant à une réunion des quatre membres de «l'Espace économique uni», embryon d'union économique qui comprend Russie, Ukraine, Biélorussie et Kazakhstan. Récemment, un ministre ukrainien avait pourtant annoncé que Kiev, plus intéressé par un rapprochement avec l'Union européenne, pourrait abandonner cet espace piloté par la Russie. Tout en gardant langue avec Moscou, Iouchtchenko et Saakachvili ont aussi, le 12 août, proposé de lancer encore une autre alliance régionale, baptisée «Communauté du choix démocratique», qui rassemblerait les Etats faisant vraiment le choix de la démocratie et du marché, ce qui revient à dire : sans la Russie de Poutine.