Procès Le tribunal correctionnel considère que Yahoo n'a pas "eu la volonté première de faire l'apologie des crimes nazis". Le moteur de recherche avait laissé son site d'enchères vendre des objets du IIIe Reich. Une sanction de principe, une "dispense de peine", a été requise mardi par le parquet de Paris contre l'Américain Timothy Koogle, 51 ans, ex-président de Yahoo, poursuivi pour la vente en ligne d'objets à caractère nazi. Le substitut David Peyron, qui a réclamé cette sanction, a expliqué que d'une part "la situation est régularisée et personne ne viendra dire que Yahoo a eu la volonté première de faire l'apologie des crimes nazis", et que, d'autre part, nombre des objets en vente n'évoquaient pas particulièrement le nazisme à ses yeux. Le tribunal, présidé par Nicolas Bonnal, mettra son jugement en délibéré après la plaidoirie de Me Olivier Metzner, avocat de M. Koogle, qui ne s'est pas présenté devant les juges. L'audience a de ce fait été principalement consacrée à une discussion de pure procédure. Associations Outre ce délit d'apologie de crimes, M. Koogle est poursuivi pour "port ou exhibition d'uniforme, d'insigne ou d'emblème d'une personne coupable de crime contre l'humanité". Mais le substitut a expliqué que cette seconde infraction était une contravention, amnistiée par la loi du 6 août 2002 qui a suivi la réélection du président Chirac. A l'origine des poursuites, une association d'anciens déportés d'Auschwitz et le MRAP qui ont réclamé une indemnisation symbolique, un euro, et surtout la publication du jugement sur internet, traduit en anglais. Ces deux associations avaient obtenu le 20 novembre 2000, après une longue bataille de procédure, que le tribunal interdise la poursuite de la vente de ces objets suspects. Elles reprochaient mardi à M. Koogle de n'avoir rien modifié. Le tribunal de Paris avait en effet ordonné à Yahoo de rendre ce site inaccessible aux internautes français. Mais le 5 janvier 2001, un huissier de justice avait constaté que 2589 objets étaient proposés à qui tapait le mot "nazi". Ce n'est plus le cas aujourd'hui, a expliqué M. Peyron. D'autant qu'en mai dernier Yahoo, tout en contestant la décision de la justice française, avait annoncé la fin de son site d'enchères en ligne pour le Royaume-Uni, l'Irlande, la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne.