Accident Le Teknival endeuillé par la mort de deux personnesle Teknival de Marigny-le-Grand (Marne), qui a débuté jeudi et réuni jusqu'à 40 000 personnes, a été endeuillé par la mort de deux participants, l'un samedi, et l'autre dimanche, lors du dernier jour de la fête marquée aussi par une invasion de chenilles urticantes.Environ 10 000 personnes, selon la préfecture, se trouvaient encore sur place en début de soirée dimanche, mais beaucoup quittaient les lieux, après le démontage de la plupart des sound systems.Samedi matin, un homme de 47 ans, originaire de Lille, a succombé à une crise cardiaque sur les lieux du Teknival - une ancienne base aérienne de l'OTAN. Les autorités, qui avaient dans un premier temps évoqué une "intoxication aux stupéfiants", préfèrent désormais attendre les résultats d'une autopsie pour connaître les causes exactes de la mort.Dimanche après-midi, c'est une jeune femme de 24 ans, venue de Grenoble, qui a été retrouvée morte dans sa voiture, allongée et en partie recouverte de vomissures. Elle serait morte asphyxiée, selon une source médicale, qui a précisé que rien ne permettait de lier son décès à la consommation de stupéfiants.Le pic de participation avait été atteint samedi, avec 40 000 personnes, alors même que la manifestation était interdite depuis la veille par la préfecture, pour des raisons sanitaires, à la suite d'une invasion de chenilles urticantes."AUTOGESTION"Les autorités ont pris la décision de laisser le Teknival se poursuivre afin d'éviter toute confrontation avec les jeunes fêtards, bien décidés à rester sur le site malgré les démangeaisons, éruptions cutanées et crises d'asthme provoquées par les chenilles.Sur les 630 consultations réalisées au poste médical avancé installé sur place, près de 400 ont été liées au contact avec les larves."L'organisation a été assez défaillante car on n'a pas de relais très performants sur le terrain, donc tout repose sur les épaules de l'Etat et des collectivités publiques", regrettait dimanche soir la sous-préfète de Vitry-le-François, Valérie Le Gleut, dépêchée sur les lieux."Le bilan est plutôt négatif en apparence, mais pour nous, dans le fond, il ne l'est pas", estimait pourtant Benjamin, 23 ans, l'un des organisateurs, expliquant : "Ici, la règle, c'est l'autogestion. Ces deux morts, c'est regrettable, mais malheureusement ça arrive"."Il y a eu énormément d'avancées dans la coordination entre les organisateurs et les services de l'Etat", notait-il cependant.Trois mille contrôles ont été effectués pendant trois jours et 300 infractions liées aux stupéfiants ou à la sécurité routière ont été relevées.Une dizaine de dealers présumés ont été interpellés, selon la préfecture.Vendredi, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, saisi par des associations de défense de l'environnement, avait suspendu en référé l'autorisation d'organiser le Teknival. Le préfet n'avait pas pris d'arrêté d'interdiction, jugeant difficile de l'appliquer.Le premier Teknival légal français avait eu lieu en mai 2003 sur le même site de Marigny-le-Grand et avait rassemblé en trois jours 45 000 personnes, sans incident.
