Tendance Le Teknival de Chambley s'est achevé dimanche soir après 3 jours de déferlement sonore à l'ombre des sound-systems. Un meilleur crû que celui de Marigny-le-Grand l'an dernier, de l'avis des participants... et des équipes de secours. Quelque 90.000 personnes ont participé en Meurthe-et-Moselle au Teknival de Chambley, un grand rassemblement de musique techno qui s'achevait dimanche soir après quatre jours de "rave", sans incident majeur. L'ancienne base aérienne, jonchée de tas de canettes de bières, avait des airs de fin de fête. Dès la fin de l'après-midi, beaucoup de teufeurs, épuisés par les décibels de 130 sound-systems répartis sur 250 hectares, ont commencé à lever le camp, provoquant quelques embouteillages. Ils sont venus de toute la France mais aussi des Pays-Bas, selon la préfecture. Certains ne devaient quitter le site que lundi. "L'ensemble des dispositifs a bien fonctionné. Il n'y a pas eu de dépôt de plainte enregistré à la gendarmerie et les évacuations médicales ont été proportionnellement moindres qu'à Marigny-le-Grand (Marne) l'an passé", a commenté le préfet Jean-François Cordet. Les équipes de secours ont tout de même procédé à 489 interventions et 59 personnes ont été hospitalisées pour des fractures, des malaises, voire des brûlures. 55 étaient déjà sortis dimanche. Joints et drogues dures Sur le site, les joints circulaient de façon visible, pendant que des dealers venus pour l'essentiel de région parisienne proposaient crack et cocaïne au vu et au su de tous. Au cours des quatre jours, des contrôles aux alentours ont mené à quelques saisies, la plus importante ayant porté sur plus de 4.000 cachets d'ecstasy, à bord d'une voiture. Pour la seule nuit de samedi à dimanche, les gendarmes et la police ont procédé à 1.560 contrôles et relevés 47 infractions à la législation sur les stupéfiants. Une jeune fille de 17 ans, au comportement "très agité", a fait l'objet d'un internement d'office samedi alors qu'elle donnait des coups de bêche dans une voiture et giflait un gendarme. Le lendemain, elle ne se souvenait plus de rien, a précisé le parquet. Lundi, des responsables du collectif des sound-systems devaient déposer une donation à la trésorerie de Nancy pour compenser les frais engagés par l'Etat. "On ne sait pas encore combien nous avons collecté. Les gens sont de plus en plus généreux. En tout cas, la musique Tekno restera sans nul doute la pratique culturelle la moins subventionnée de France", a estimé un des organisateurs, Lionel Pourteau.