Manifestation Le succès des manifestations anti-CPE isole un peu plus le premier ministre Face au raz de marée des manifestations de mardi (entre 1 et 3 millions de personnes ont défilé en France, selon les sources) et aux critiques, y compris celles émises par la droite contre le CPE, Dominique de Villepin apparaît de plus en plus seul dans la crise que traverse le gouvernement. Dans un entretien paru dans Le Parisien, mercredi 29 mars, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, a poussé un peu plus loin l'expression de sa "différence" en appelant le gouvernement au compromis. "En 2006, quand il y a un malentendu, il faut faire un compromis. Il n'y a pas de honte. Ce mot n'est pas un gros mot", a-t-il déclaré. "Une vraie négociation doit s'engager, sans préalable", explique M. Sarkozy, qui indique avoir "rencontré plusieurs fois le chef de l'Etat et le premier ministre pour trouver une solution". "Je considère qu'il n'est pas anormal qu'il y ait un minimum d'explications quand on se sépare de quelqu'un, même s'il a moins de 26 ans", a-t-il conclu. APPELS À JACQUES CHIRAC La veille, leaders syndicaux et responsables politiques de gauche comme de droite ont multiplié les appels à Jacques Chirac pour qu'il intervienne dans le conflit. Ce dernier a décidé de "ne pas s'éloigner" de Paris cette semaine. S'il a gardé le silence mardi, il devrait, selon France 2, prendre la parole avant la fin de la semaine. Dominique de Villepin est resté, quant à lui, inflexible sur la question du retrait du CPE : la République, "ce n'est pas l'ultimatum", a-t-il déclaré mardi lors d'une séance électrique de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale. Après leur démonstration de force de mardi, les opposants aux CPE (syndicats, étudiants et lycéens) doivent se réunir mercredi pour discuter de la suite à donner à leur mouvement. Une réunion initialement prévue pour le matin mais qui a été reportée à 14 heures, après la tenue du conseil des ministres, où le thème du CPE est au centre des débats. Jeudi, ce sera à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la légalité du contrat première embauche.