Annonce Le sommet des pays américains est marqué par le duel Bush-ChavezLe président américain George W. Bush, arrivé jeudi soir, dans cette station balnéaire de l'Atlantique, est la cible quasi unique de ces milliers d'opposants, dont une partie est déjà sur place dans le cadre d'un contre-sommet, dit Sommet des peuples. Des milliers d'autres doivent encore faire le voyage pour défiler vendredi matin dans les rues de Mar del Plata à l'occasion d'une grande manifestation.MARADONA, "STOP BUSH"Diego Maradona, idole du football argentin et nouvel héraut de l'opposition au président Bush, a promis d'en prendre la tête, dès son arrivée après une nuit en train avec des centaines d'autres opposants, dont le leader socialiste bolivien Evo Morales, candidat à l'élection présidentielle de décembre prochain."Nous allons dire non à Bush, nous allons lui dire non à Mar del Plata", a promis Diego Maradona, en recevant lundi dans son émission de télévision le président cubain Fidel Castro, grand absent de ce Sommet des Amériques. Les organisateurs attendent au moins 40 000 personnes lors de ce rassemblement que les autorités argentines vont s'efforcer de contenir grâce à la mobilisation d'environ 8 000 soldats, gendarmes et policiers. Trois cordons de forces de l'ordre et de barrières métalliques sont prévus pour empêcher ces manifestants d'approcher les abords de l'hôtel Hermitage où doivent se retrouver les 34 chefs d'Etat et de gouvernement du continent américain, à l'exception des présidents du Panama et du Honduras, les seuls à avoir décliné l'invitation.CASTRO PAS INVITÉ, CHAVEZ PEUT-ÊTRE DANS LA RUELe président cubain Fidel Castro ne figure pas dans la liste des invités, faute d'être à la tête d'un gouvernement démocratique. Le président vénézuélien Hugo Chavez n'a pas exclu de se mêler à ces manifestants, et a d'ores et déjà promis de prendre la parole devant le Sommet des peuples.Le face-à-face entre MM. Bush et Chavez, qui ne se croisent qu'à l'occasion de ces sommets panaméricains, est particulièrement attendu, même s'il est très peu probable que les deux hommes se parlent. Le responsable de la diplomatie américaine pour l'Amérique latine, Tom Shannon, a indiqué mercredi qu'il lui paraissait "difficile d'imaginer l'ouverture d'un dialogue constructif" avec le Venezuela.ZLEA, SOURCE DE CONFLIT DU SOMMETCe dernier a redit mercredi par la voix de son ministre des affaires étrangères, Ali Rodriguez, tout le mal qu'il pensait du projet défendu par Washington de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), principal point d'achoppement de ce Sommet. La référence à ce projet américain dans la déclaration finale continuait mercredi soir à être l'enjeu d'âpres débats, selon un diplomate.Les Etats-Unis plaident pour la création d'un vaste marché commun de l'Alaska à la Terre de feu que le Venezuela, mais aussi les pays du sud du continent, ont jusqu'à présent refusé. La discussion lancée en 1994 par Washington à l'occasion du premier Sommet des Amériques n'a guère progressé depuis. Le président Bush a lui-même reconnu mercredi que ce projet était "au point mort". L'Argentine, hôte de ce quatrième sommet, en a profité pour faire aussi de ce rendez-vous le lieu d'une réflexion sur l'emploi et la pauvreté. Mais les visions différentes du nord au sud sur le meilleur moyen d'éradiquer ces fléaux, constituent un autre écueil dans le projet de déclaration finale.L'Amérique latine a enregistré l'an dernier une croissance record d'environ 5,5 %, mais sans parvenir à réduire la pauvreté qui touche 220 des 512 millions d'habitants que compte cette partie du monde.
