Condamnation "Le Serpent" condamné à perpétuité au Népal Le tueur en série français, Charles Sobhraj, a été condamné jeudi à la prison à vie au Népal, pour le meurtre d'une touriste américaine, commis il y a 29 ans. Fin de parcours pour celui que l'on surnommait "le serpent", pour sa capacité à changer d'identité et à échapper à la justice. Charles Sobhraj, âgé de 60 ans, a été condamné jeudi à la prison à vie par la justice népalaise. Il était poursuivi pour les meurtres d'une Américaine et d'un Canadien, commis en 1975. Le Népal n'appliquant pas la peine de mort, c'était la peine la plus lourde qu'il encourait. Sobhraj est décidé à faire appel du verdict : "j'ai été déclaré coupable sans preuve et sans témoin", a-t-il dit à la presse après une audience de trois heures. Sujet d'une procédure judiciaire lancé par ce pays en 1976, il avait alors fui le territoire, selon l'accusation, grâce au passeport de sa victime canadienne. Revenu à Katmandou, la capitale népalaise, il avait été arrêté en septembre 2003 dans le casino d'un palace Il était depuis en détention préventive.Un parcours digne d'un roman Né en 1944 à Saïgon d'une mère vietnamienne et d'un père indien, il a obtenu la nationalité française à la suite du remariage de sa mère avec un militaire français. Après avoir fait ses armes de voleur en France, il entame en 1963 une carrière d'escroc international, en Grèce, en Turquie, en Iran, au Pakistan ou en Afghanistan. Il fréquente les palaces et drogue les touristes tombés sous son charme. En 1975 à Bangkok, on découvre le cadavre d'une jeune femme sur une plage de Pattaya, premier d'une série de plus d'une vingtaine de meurtres. Sobhraj utilise les passeports de ses victimes pour se livrer au trafic de pierres précieuses. Il est finalement arrêté en Inde en 1976, alors qu'il tente de droguer dans un hôtel plus d'une vingtaine de touristes français. Accusé de deux meurtres en Inde, il est condamné à la perpétuité mais acquitté en appel. Sur le point d'être extradé vers la Thaïlande, où il risquait la peine de mort pour le meurtre d'une Américaine, il s'évade en 1986 d'une prison de New Delhi, après avoir offert à ses gardiens des sucreries aux somnifères. Il sera repris trois semaines plus tard à Goa, mais son procès ne commencera qu'en 1994. Il fait trois ans de prison et échappe ainsi à l'extradition vers la Thaïlande. Sobhraj avait ensuite défrayé la chronique lors de son retour en France en 1997, où il avait pris sa retraite dans le quartier chinois de Paris, après vingt ans dans les prisons indiennes, avant de repartir pour Katmandou.
