Procès Le Sénégal candidat au procès d'Hissène HabréL'ancien chef d'Etat tchadien est poursuivi pour crimes contre l'humanité.Hissène Habré sera peut-être un jour jugé au Sénégal. C'est ce qu'a annonc hier le président Abdoulaye Wade, sans enthousiasme, tant ce dossier es sensible en Afrique. Les chefs d'Etat et de gouvernement africains, réunis e sommet ce week-end à Banjul, en Gambie, devaient trancher cette épineus question. Le comité d'experts africains mandaté lors du sommet africain d Khartoum en janvier avait proposé trois options : dans l'ordre, un procès devan la justice sénégalaise, le renvoi de l'ex-président tchadien devant un tribuna de son pays et son jugement devant la future Cour africaine des droits d l'hommeHissène Habré, réfugié depuis une décennie au Sénégal, est poursuivi par d'anciennes victimes en Belgique pour des «crimes contre l'humanité» ayant entraîné la mort de 40 000 personnes. Abdoulaye Wade s'est rangé aux recommandations de ses pairs, pour qui «les Africains doivent être jugés en Afrique». «C'est pourquoi j'ai refusé[au mois de décembre dernier] l'extradition de Hissène Habré vers la Belgique», a justifié le chef de l'Etat sénégalais. Ce dernier a aussi écarté l'idée d'une transmission de la procédure belge à la justice sénégalaise, laissant augurer, selon les associations de victimes, d'une procédure très longue. La loi sénégalaise n'a en effet pas incorporé la notion de «compétence universelle»,à l'instar de la justice belge.«Il faut que le Sénégal fasse vite. Les victimes ont attendu quinze ans, cela fait sept ans que leur première plainte a été déposée et deux des sept premiers plaignants sont déjà morts», a mis en garde Reed Brody de Human Rights Watch, chef de file des ONG de défense des droits de l'homme qui assistent les victimes d'Hissène Habré. L'avocat de ce dernier ne s'y est pas trompé : il y voit «une victoire pour M. Habré».Par ailleurs, ce sommet de l'Union africaine devait se prononcer sur les différents dossiers du moment, du Darfour, où Khartoum continue à refuser le déploiement de Casques bleus de l'ONU, à la Somalie, où les tribunaux islamiques viennent de s'emparer de la capitale Mogadiscio et d'une bonne partie du pays, suscitant l'inquiétude de Washington et l'encombrant soutien d'Oussama ben Laden.
