Statistique Le Salon de l'agriculture a enregistré une baisse de fréquentationPrivé de basse-cour pour cause de grippe aviaire, mais pas d'hôtes politiques, le Salon de l'agriculture de Paris n'a pas fait le plein de visiteurs cette année, en dépit d'une meilleure fréquentation dans la dernière ligne droite. L'édition 2006 du Salon international de Paris, qui a fermé ses portes dimanche soir 5 mars, a enregistré une baisse de 20 % du nombre de visiteurs par rapport à 2005. Un peu plus de 500 000 personnes ont sillonné les allées de la "plus grande ferme de France", contre 628 432 en 2005."La cause principale de cette baisse est la psychose de la crise aviaire, même si aucune volaille vivante n'était exposée au Salon", a estimé Christian Patria, le président du Salon. Et pour attirer à nouveau le public en masse, des réflexions sont déjà lancées. "Je suis persuadé que le Salon de l'agriculture a encore un avenir. A nous de le démontrer en proposant des innovations comme un 'pack' d'entrées pour la famille", a-t-il lancé.Pour Bernard Layre, président des Jeunes agriculteurs, "il faut que l'ensemble de l'agriculture française réfléchisse à sa communication envers le grand public".Car les organisateurs sont loin de leur objectif de 650 000 visiteurs, qui correspond à la moyenne des cinq dernières années. Après avoir atteint un record de 700 021 visiteurs en 2004, le Salon 2005 avait été en demi-teinte avec une baisse de fréquentation de 11 %, due notamment à des tempêtes de neige qui avaient empêché de nombreux cars venant de province d'accéder à la capitale. Reste qu'en deux ans, le Salon de l'agriculture a enregistré une chute de près de 30 %.Cette année, les oragnisateurs déplorent "un écroulement de 60 % du nombre d'enfants – soit 30 000 entrées en moins – pendant les premiers jours du Salon car les familles étaient dans la crainte", explique M. Patria.Après un premier week-end "catastrophique", qui a subi une baisse de près de 30 % par rapport au week-end correspondant de 2005, la situation s'est améliorée en milieu de semaine. En particulier, l'ouverture nocturne du vendredi soir qui a attiré cette année 20 000 visiteurs, contre 8 000 l'an dernier.TRAVAUX DU TRAMWAY ET PRIX D'ENTRÉE ONT DÉCOURAGÉMais la grippe aviaire n'est pas la seule responsable : les travaux du tramway parisien autour de la porte de Versailles, où se tient le Salon, ont semble-t-il découragé nombre d'automobilistes de faire le déplacement. Un problème qui devrait être réglé pour l'édition 2007, puisque le tram devrait entrer en service fin 2006.Par ailleurs, le prix d'entrée (12 euros au tarif plein, 8 euros pour les 6-12 ans) a été souvent jugé comme trop élevé par les visiteurs (trois quarts grand public, un quart du monde agricole), mais il ne devrait pas être revu à la baisse. La création d'une carte d'entrée familiale, comme l'envisage M. Patria, permettrait une diminution du prix unitaire.Mais ces ajustements à la marge risquent de ne pas suffire alors que de nombreux exposants songent à réduire pour 2007 la superficie de stands qu'ils paient assez cher. C'est le cas d'Hubert Bouf, directeur général du Centre d'information et de documentation sur l'industrie laitière.Pour réduire le prix du mètre carré, M. Patria ne voit qu'une solution : "Le Parc des expositions doit être, comme dans d'autres grandes villes européennes, dans les mains des collectivés locales, ville et région, et non pas appartenir à des groupes financiers, comme Unibail."Seule certitude en 2007 : les têtes d'affiche du monde politique ne devraient, elles, pas faire défaut à quelques semaines des échéances électorales. Elles étaient du reste déjà très présentes cette année, à commencer par le président de la République, Jacques Chirac, le premier ministre, Dominique de Villepin, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, les socialistes François Hollande, Ségolène Royal et Laurent Fabius, ou encore le président du Front national, Jean-Marie Le Pen.
