Annonce Le réveil de "La Dormeuse de Naples" d'Ingres ? Le tableau mythique, disparu peu après sa réalisation, serait dissimulé sous un faux exposé au Musée de Naples, selon la conservatrice du musée de Cambrai. Deux siècles que la belle napolitaine de cette œuvre majeure du peintre Jean-Dominique Ingres dort dans un endroit que personne ne connaît. Aujourd'hui, Véronique Burnod, conservatrice du musée de Cambrai affirme qu'elle l'a retrouvée."La Dormeuse de Naples" représente une jeune femme brune nue et alanguie sur un divan. Tableau commandé au début du XIXe siècle par Murat, le Prince de Naples, il a disparu peu après, à la chute de l'Empire napoléonien. Selon Véronique Burnod, la jeune femme est peinte avec un signe distinctif : la courbe d'une de ses hanches n'est pas du tout anatomique. Une caractéristique qu'elle a retrouvée sur une peinture exposée à Naples, attribuée à Luca Giordano, dans le tracé d'un rideau. La conservatrice réclame donc la réalisation de clichés infrarouges et ultraviolets pour révéler l'œuvre authentique. Refus d'expertise à NaplesMais voilà le hic : son homologue napolitain le refuse. L'artiste italien Luca Giordano est de la deuxième moitié du 17e siècle. Il n'a donc pas pu recouvrir la "Dormeuse" puisqu'il est mort 75 ans avant la naissance d'Ingres ! Pour autant, rien n'arrête la spécialiste du musée de Cambrai, qui s'explique cela par le fait que ce tableau est un faux, un "pastiche de Giordano", une toile du XIXe maquillée "comme une toile du XVIIe". En 1814, Ingres peindra la jumelle de sa "Dormeuse", "La Grande Odalisque", comme un pendant à son chef d'œuvre perdu, dans la même pose inspirée de la fameuse Madame Récamier de David, dont Ingres avait peint les accessoires. Ce tableau, exposé actuellement au Louvres, est estimé entre "50 et 100 millions d'euros", selon Véronique Burnod, ce qui explique l'intérêt et la convoitise que suscitent sa mystérieuse aînée.Depuis sa disparition, nombreux sont ceux qui ont émis des hypothèses à son sujet. Dernier en date, Adrien Goetz, écrivain, a dévoilé l'histoire de "La Dormeuse de Naples" — telle qu'il l'imagine dans un roman éponyme paru en février 2004 aux éditions Le Passage — en donnant la parole à trois témoins : Ingres lui-même et Camille Corot y apparaissent en amoureux transis tandis qu'un collaborateur de Géricault raconte que l'artiste aurait peint par dessus.
