Annonce Le résultat du référendum en Irak suspendu au vote des SunnitesLes premiers résultats partiels du référendum sur la Constitution irakienne publiés dimanche confirment l'hypothèse d'une ligne de partage confessionnelle marquée par une nette victoire du "oui" dans les provinces chiites du Sud et un rejet dans le coeur sunnite du centre et de l'Ouest. Toutefois, les Sunnites ont voté de façon inégale sur ce projet de Constitution. Pour rejeter la Constitution, il faut un vote à plus des deux tiers dans au moins 3 provinces sur 18.Dans la province de Salaheddine, l'une des quatre à majorité sunnite qui attirent tous les regards, 70 % des électeurs ont voté "non", a déclaré un membre de la Commission électorale, soulignant toutefois le caractère provisoire de ce résultat qui doit faire l'objet de nouveaux décomptes."La participation est de 80 %", a ajouté Salah Khalil Farradj, qui s'exprimait de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein, au nord de Bagdad. Outre celle de Salaheddine, la province d'Anbar devrait également rejeter le texte à une large majorité. Dans la province de Diyala, où la minorité sunnite est fortement représentée, le "non" ne devrait pas atteindre le seuil des deux tiers des suffrages nécessaire pour rejeter le texte. Selon l'AFP, les premières estimations partielles de la commission électorale locale montrent même une tendance inverse. Elles donnent 66 % en faveur du projet et le taux de participation est estimé à 66 %.NINIVE, PROVINCE CLÉLe résultat final du référendum pourrait donc se jouer dans la province de Ninive, plus au nord, avec la ville de Mossoul qui abrite deux millions de sunnites et de Kurdes. Mais de source gouvernementale autorisée, on affirme que le "oui" l'emporte à 75 % après dépouillement de 419 000 des 643 000 bulletins, ce qui semble exclure un renversement de tendance en faveur du "non".Un des porte-parole à Bagdad de la Commission électorale indépendante, a contesté ces chiffres, dans une mise au point à la presse."La Commission n'a publié aucun chiffre jusqu'à présent en ce qui concerne le référendum et travaille d'arrache-pied pour achever le dépouillement des bulletins de vote et pouvoir donner des résultats partiels lundi ou mardi", a affirmé Farid Ayyar dans un communiqué.Quoi qu'il en soit, dans le camp sunnite, certains semblent déjà se résoudre à la victoire du "oui". "Si nous sommes certains qu'il n'y a eu aucune fraude ou infraction, nous nous attellerons sérieusement à cette nouvelle réalité", a déclaré Hussein Falloudji, responsable sunnite qui a participé aux négociations sur la Constitution.Constatant ces différents tendances et au terme d'une tournée en Asie centrale et en Europe, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a souligné dimanche que "l'insurrection n'avait plus de base politique" après la participation au référendum des Sunnites. "Les Sunnites rejoignent ce vaste processus politique. C'est ce qui au bout du compte mettra fin à l"insurrection", a-t-elle ajouté en soulignant que les insurgés seraient vaincus pas seulement par des actions militaires mais aussi politiques. Mme Rice a mis l'accent sur la niveau de participation plus élevée qu'en janvier dernier, selon elle, notamment dans les zones sunnites. "Ce qui est remarquable c'est que ces gens qui pendant des années ont réglé leurs différends par la violence ou l'oppression le font désormais à travers la politique et le compromis", a-t-elle souligné.
