Annonce Le rappeur "Monsieur R." convoqué le 6 février pour outrage aux moeurs La plainte contre Richard Makela, le rappeur accusé d'"outrages aux bonnes moeurs" par le député UMP Daniel Mach, sera examinée le 6 février 2006 par le tribunal de Melun, qui a fixé mercredi à 300 euros la consignation nécessaire au déclenchement de l'action publique. Le rappeur de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), alias "Monsieur R.", était cité à comparaître à la suite d'une procédure engagée par le député des Pyrénées-Orientales, présent à l'audience. Selon lui, dans la chanson "FranSSe" extraite de l'album "Politikment Incorrekt", le rappeur affirme à propos de la France: "n'oublie pas de la baiser jusqu'à l'épuiser, comme une salope faut la traiter mec". Le CD a été versé au dossier par l'avocat du député, tandis que ni le musicien ni son avocat n'assistaient à la procédure. "J'ai entamé cette procédure uniquement à titre personnel car je me suis senti agressé par ces insultes", a commenté l'élu à la sortie du tribunal. "La culture, en ce qui me concerne, c'est autre chose. Ca, ce ne sont pas des poèmes qu'on peut lire aux enfants le soir. Peut être que Sade a été trop lu par Dutroux et Céline par Hitler", a-t-il déclaré. "Il s'agit d'interpeller la société et de lui montrer que tout peut exploser quand un public déjà fragilisé écoute de telles chansons", a ajouté M. Mach, en précisant que sa plainte avait été déposée avant la vague de violences urbaines dans les banlieues. "Monsieur R." encourt trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende s'il est avéré que sa chanson et son clip sont accessibles aux mineurs, a rappelé le président du tribunal, qui souhaite visionner les images lors de l'audience du 6 février. Daniel Mach, qui avait déposé fin septembre, à l'Assemblée nationale, une proposition de loi visant à "instaurer un délit d'atteinte à la dignité de la France et de l'Etat", a déclaré qu'il était soutenu par environ 150 autres députés.