Procès Le procès pour corruption de l'ancien secrétaire d'Etat Pierre Bédier s'est ouvertLe procès pour corruption de Pierre Bédier, ex-secrétaire d'Etat UMP du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, a débuté lundi après-midi 25 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris. La première journée était consacrée à l'examen du contexte de l'affaire et des personnalités des prévenus. M. Bédier, ex-secrétaire d'Etat aux programmes immobiliers de la justice (2002-2004) et aujourd'hui président du conseil général et député des Yvelines, n'a pas fait de déclaration avant de s'engouffrer dans la salle d'audience, à 13 h 30, accompagné de son avocat, Me Olivier Schnerb.Les autres prévenus sont Jacques Masdeu-Arus, député-maire (UMP) de Poissy (Yvelines), Gilles Forray, premier adjoint UMP de Poissy, et Jean-Pierre Pécriaux, ancien expert comptable de Michel Delfau, un entrepreneur en nettoyage industriel soupçonné d'avoir versé des fonds aux élus en échange de l'obtention de marchés. Le président, Olivier Leurent, a ouvert la séance en rappelant que l'affaire avait éclaté à la suite d'une dénonciation émanant de la femme de l'entrepreneur Michel Delfau, qui reprochait à son mari de "faire des gentillesses aux maires et conseillers municipaux". En effet, Aloka Delfau avait révélé en décembre 2001 dans un courrier au procureur de la République de Paris que son mari avait notamment effectué d'importants retraits en espèces au sein des sociétés pour en faire bénéficier MM. Bédier et Masdeu-Arus et Forray, ce que ces derniers contestent. "J'AI UN PEU DÉCONNÉ AVEC LES CARTES BANCAIRES"Le magistrat a ensuite évoqué la personnalité de Michel Delfau. "Au cœur du dossier", selon M. Leurent, il est mort en juillet 2005 d'un cancer. Cet "autodidacte" avait monté un groupe de plusieurs sociétés spécialisées dans la prestation de service (nettoyage, jardinage, gardiennage). Il a été mis en cause pour avoir utilisé les cartes bancaires des sociétés à son propre profit pour environ 2,3 millions de francs (350 600 euros) entre 1998 et 2003. "J'ai un peu déconné avec les cartes bancaires", avait-il déclaré au cours de l'instruction. Sur la même période, il aurait effectué des retraits de fonds en espèce pour 200 000 à 300 000 francs (30 500 à 45 700 euros) afin de les remettre aux élus en vue de l'obtention de marchés. Un seul témoin sera entendu au cours de l'audience, Colette Masdeu-Arus, l'épouse du maire de Poissy. La principale dénonciatrice des faits, Aloka Delfau, n'a été citée à comparaître par personne, pas plus que son fils, Yann Lorant, qui a confirmé en partie les remises d'argent faites par Michel Delfau. Pierre Bédier devait être interrogé ultérieurement.
