Procès Le procès du "réseau Beghal" Ce lundi s'ouvre à Paris le procès de Djamel Beghal, accusé d'avoir projeté un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis. Avec lui comparaissent cinq autres membres présumés du "réseau Beghal", soupçonné d'avoir eu des ramifications dans plusieurs pays européens. Le Franco-algérien Djamel Beghal, chef présumé d'une cellule islamiste radicale, comparaît à partir de ce lundi devant la 10ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris avec cinq autres hommes, tous prévenus d'avoir préparé ou aidé à préparer un attentat contre des intérêts américains en France. Ils projetaient, selon l'accusation, un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis à Paris. Djamel Beghal, aujourd'hui âgé de 39 ans, encourt dix ans d'emprisonnement, tout comme les cinq autres prévenus. Deux autres proches du groupe sont jugés pour seulement pour "séjour irrégulier". Le procès est prévu pour durer jusqu'au 16 février. • Les accusations pesant contre Beghal. Beghal est considéré comme le "chef opérationnel" d'une cellule française ayant des ramifications en Angleterre, en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas, et en Allemagne. Déjà connu des services spécialisés comme la Direction de la surveillance du territoire, Djamel Beghal a été arrêté en juillet 2001 à l'aéroport de Dubaï en possession d'un passeport falsifié. Devant les enquêteurs émiratis, le 22 septembre, il a évoqué son implication dans un projet d'attentat contre la représentation américaine à Paris. Dans cette déposition circonstanciée, Beghal mentionne deux réunions courant mars 2001 dans un camp d'entraînement en Afghanistan au cours desquelles Abou Zoubeida, un lieutenant du chef du réseau terroriste Al-Qaïda Oussama ben Laden, lui aurait indiqué que le temps de l'action était venu et qu'il devait mettre sur pied une cellule pour frapper l'ambassade des Etats-Unis à Paris. • La défense de Beghal. Extradé quelques jours plus tard en France, et entendu dès le 1er octobre par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, Djamel Beghal est revenu sur ses déclarations et a nié toute implication dans la préparation d'un attentat. Pour expliquer ce revirement, Beghal a affirmé avoir été victime de mauvais traitements - isolement, interdiction d'entrer en contact avec qui que ce soit, violences physiques, pressions psychologiques - lorsqu'il a été interrogé par les enquêteurs des Emirats arabes unis. • Ce qu'on sait du réseau Beghal. L'essentiel du réseau Beghal, tel qu'il a été démantelé lors de l'enquête, était basé à Corbeil-Essonnes, là où vivait Djamel Beghal avant qu'il ne parte pour l'Angleterre, puis l'Allemagne avant de rejoindre le Pakistan et les camps d'entraînement d'Al-Qaida en Afghanistan. Les autres prévenus, dont Kamel Daoudi, interpellé après une courte fuite en Angleterre, ou Nabil Bounour, y ont été aperçus lors de surveillances opérées près l'arrestation de Beghal. • Les autres "figures" du groupe. Au lendemain du 11 septembre 2001, des coups de filets antiterroristes un peu partout en Europe avaient permis l'arrestation du Tunisien Nizar Trabelsi, un ancien footballeur professionnel, et proche de Beghal, condamné depuis à dix ans de prison en Belgique pour un projet d'attentat. Le même jour, quatre personnes étaient arrêtées aux Pays-Bas, notamment le Français Jérôme Courtailler, dont les liens avec Trabelsi et des membres du groupe Beghal ont été mis en évidence. Il a été condamné à six ans de prison à La Haye, la peine maximale, pour participation a une organisation criminelle nationale ou internationale liée à une entreprise terroriste.
