Procès Le procès de Saddam Hussein a repris après cinq semaines de suspensionAprès cinq semaines de suspension, le procès de Saddam Hussein et de ses sept co-accusés a repris, lundi 28 novembre, devant le Haut Tribunal pénal irakien à Bagdad. L'audience a débuté peu après 12 heures locales (10 heures à Paris), en présence de tous les accusés, de leur équipe de défense et de conseillers juridiques internationaux, dont l'ancien ministre de la justice américain Ramsey Clark. Saddam Hussein et sept de ses lieutenants sont accusés du massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl, au nord de Bagdad, dans les années 1980. Ils risquent la peine de mort par pendaison à l'issue de ce procès, qui s'était ouvert le 19 octobre, dans la "zone verte", un secteur ultra-protégé du centre de Bagdad. Il avait été aussitôt suspendu pour permettre d'organiser l'audition des témoins.Quatre journées d'audiences sont prévues à partir de lundi mais il pourrait être à nouveau supendu : le collectif de défense de Saddam Hussein a annoncé dimanche qu'il allait demander un ajournement du procès. Des mesures de sécurité draconiennes ont été imposées à toutes les personnes présentes – magistrats, avocats, journalistes. Les journalistes ne peuvent détenir autre chose qu'un carnet de note "sans composant métallique" ; même les crayons sont fournis sur place. C'est le premier dossier pour lequel Saddam Hussein est poursuivi. Les 148 villageois de Doujaïl ont été tués, en représailles, dans les mois et les années qui ont suivi une visite de l'ancien raïs dans le village en 1982, au cours de laquelle son convoi a été attaqué.VESTE À L'OCCIDENTALE, CORAN DANS LA MAINLes avocats de la défense sont arrivés parmi les premiers dans la salle d'audience. Khalil Al-Doulaïmi, le principal avocat de l'ancien dictateur, était en tête du collectif de défense. Le président déchu a été le dernier parmi les accusés à entrer dans la salle du tribunal. Il était vêtu d'une veste à l'occidentale et portait un Coran dans une main. Il a salué ses co-accusés. Ces derniers étaient en dichdacha, la robe traditionnelle arabe et avaient la tête recouverte du keffieh. Les huit accusés ont plaidé non coupables. Le massacre de Doujaïl n'est pas le seul crime attribué au régime de Saddam Hussein. Mais il est le premier dossier bouclé par le Haut Tribunal pénal irakien. Après le massacre de Doujaïl, d'autres dossiers devraient être examinés par cette cour, comme la répression des chiites en 1991, le gazage des Kurdes du village de Halabja en 1988, le déplacement de 182 000 Kurdes en 1987-1988, la guerre avec l'Iran et l'occupation du Koweït.
