Annonce Le président Khatami affirme que Téhéran va produire du combustible nucléaireLes autorités de Téhéran ont fait monter les enchères avec les Européens, mercredi 30 mars, dans le cadre des négociations sur le programme nucléaire de l'Iran. A l'occasion d'une visite organisée pour la presse internationale sur le site de l'usine d'enrichissement de l'uranium de Natanz, le président Mohammad Khatami a affirmé que l'Iran a l'intention de reprendre ses activités d'enrichissement suspendues dans le cadre de l'accord signé en novembre 2004 avec la troïka européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne)."Malgré les pressions de tous bords pour la priver de technologie nucléaire pacifique, la République islamique est sur le point de produire du combustible, a indiqué le président iranien. Il est intolérable pour notre gouvernement et notre nation que des centaines de jeunes scientifiques qui se sont sacrifiés pour cette technologie abandonnent leurs activités. Dans le proche avenir, nous achèverons ce que nous avons fait jusqu'ici." "Nous n'abandonnerons les activités nucléaires pour aucune récompense", a-t-il conclu, en allusion aux avantages commerciaux que les Européens seraient prêts à accorder à l'Iran.En dépit de son ton menaçant, la déclaration du président Khatami ne signifie pas que l'Iran a l'intention d'abandonner les négociations avec les Européens. Le président a rappelé que l'Iran a fait une proposition (les activités d'enrichissement seraient réduites à la portion congrue), qui est en cours d'examen par les experts européens. A Téhéran, la campagne pour l'élection présidentielle du 17 juin est en cours, et la question du programme nucléaire en constitue l'un des thèmes. Bien qu'il ne puisse lui-même se représenter, le président souhaite manifestement éviter qu'un candidat ultraconservateur et hostile à un accord avec les Européens ne l'emporte.A Washington, le département d'Etat a choisi de relativiser les propos de M. Khatami, tout en les condamnant. Washington, a rappelé un porte-parole, soutient la démarche européenne pour obtenir une "cessation complète" du "programme d'armement nucléaire" de l'Iran. "Au-delà de la mise en scène d'un événement médiatique", a-t-il ajouté en faisant référence à la visite organisée à Natanz, l'Iran doit faire preuve d'une véritable transparence.La position européenne a également été renforcée par la déclaration du ministre israélien de la défense, Shaul Mofaz, en visite mercredi à Washington. "Les Européens suivent une approche diplomatique et nous pensons que la voie diplomatique est la bonne pour empêcher les Iraniens de devenir une puissance nucléaire", a-t-il déclaré. - (AFP, Reuters)
