Élection Le président kazakh a été réélu avec 91 % des suffragesLe président kazakh, Noursoultan Nazarbaev, a été réélu sans surprise et à une écrasante majorité, dimanche, à l'issue d'un scrutin jugé "absurde" par l'opposition.Le chef de l'Etat sortant, au pouvoir depuis l'effondrement du bloc soviétique, en 1989, a ainsi obtenu 91 % des suffrages, selon les premiers résultats partiels, a déclaré lors d'une conférence de presse le président de la Commission électorale, déclenchant une salve d'applaudissements. Jarmakhan Touakba, principal adversaire du président, obtient quant à lui 6,64 % des voix, a précisé Onalsine Joumabekov, ajoutant que les résultats définitifs, attendus dans dix jours, pourraient s'écarter de façon significative des premiers résultats."Ces résultats sont simplement absurdes", a lancé Oraz Jandossov, directeur de campagne de M. Touakba. Ils sont "conformes à la campagne elle-même. Ils sont aussi éloignés de la réalité que la campagne l'a été des lois kazakhes et des normes de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe)", a-t-il ajouté. Les observateurs de l'OSCE doivent rendre leur verdict sur le déroulement du scrutin à 11 heures.FRAUDE Les résultats partiels semblent conformes aux prévisions des observateurs, bien qu'ils créditent le président de huit points de plus que le sondage réalisé à la sortie des urnes par Gallup et l'Institut républicain international, deux organisations américaines. M. Nazarbaev devait prendre la parole peu après la conférence de presse de la Commission électorale, dans un stade d'Astana, la nouvelle capitale de cet Etat d'Asie centrale riche en hydrocarbures, peuplé de 15 millions d'habitants.Le chef de l'Etat, arrivé au pouvoir en tant que secrétaire général du Parti communiste, a remporté la présidentielle de 1991 avec 98,8 % des voix et a été réélu une première fois en 1999 avec 79,8 %.Avant même la clôture du scrutin de dimanche, la formation de M. Touakba, Pour un Kazakhstan juste, a crié à la fraude, tout en excluant des manifestations de masse comme celles qui ont entraîné la chute des régimes en place en Ukraine, en Géorgie et au Kirghizstan.Les autorités s'étaient auparavant attachées à écarter tout risque de débordement, en fermant la frontière avec la Kirghizie et en promettant de réprimer sans états d'me le moindre désordre.Neuvième pays du monde par la superficie, le Kazakhstan connaît une croissance économique à deux chiffres due à l'exploitation de ses hydrocarbures, dont les réserves sont immenses, ce qui lui vaut les bonnes grâces de la Russie, des Etats-Unis et de la Chine. L'opposition reproche à l'Occident, et aux Etats-Unis en particulier, de faire passer leurs intérêts pétroliers dans le pays avant le développement de la démocratie et de tenir un double discours dans la région.
