Nouveau/elle Le président iranien, M. Ahmadinejad, souffle le chaud et le froidDimanche 26 juin, à sa première conférence de presse depuis l'élection de vendredi, le nouveau président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, a cherché à rassurer l'Occident en soutenant qu'il ferait le choix de la "modération". "Il n'y aura pas de place pour l'extrémisme", a-t-il assuré décrivant son gouvernement comme celui de "l'amitié et de la compassion", "de la justice et de l'honnêteté, au service du peuple... quelles que soient les opinions de chacun", a-t-il souligné. "Notre pays doit atteindre les sommets du développement et, à cette fin, je serre la main avec chaleur à toutes les élites et à tous les Iraniens et j'invite tout le monde à la gentillesse, à l'affection à la solidarité".M. Ahmadinejad a affirmé que son pays n'"avait pas vraiment besoin" d'établir des relations avec les Etats-Unis, mais il s'est dit "prêt à travailler avec tout pays qui ne montrera pas d'animosité envers l'Iran". M. Ahmadinejad a assuré que son gouvernement poursuivrait les discussions sur la question du nucléaire avec l'Union européenne. Mais il a soutenu aussi que Téhéran continuera son programme nucléaire civil. Selon lui, l'Iran a besoin de cette industrie nucléaire civile "pour l'énergie, la médecine, l'agriculture et notre progrès scientifique ". "Nous continuerons les pourparlers avec les Européens, tout en préservant nos intérêts nationaux. Nous continuerons d'insister sur le droit de la nation iranienne à utiliser l'énergie nucléaire", a-t-il déclaré. "La confiance doit être réciproque", a-t-il prévenu, en réponse aux Européens qui l'avaient exhorté à ne pas remettre en question les négociations.La troïka européenne (France, Grande-Bretagne, Allemagne) doit présenter fin juillet des projets de coopération à l'Iran pour le convaincre de maintenir le gel de ses activités nucléaires sensibles, notamment l'enrichissement d'uranium qui peut avoir une finalité autant civile que militaire.Il s'est également employé à rassurer les milieux d'affaires, inquiets de son arrivée au pouvoir. "Nous allons développer les investissements nationaux et étrangers en Iran. Il y a trop d'obstacles bureaucratiques qui ont mis en péril la sécurité des investissements en Iran", a-t-il déclaré. "Je vais demander aux investisseurs étrangers et iraniens de venir, particulièrement aux Iraniens de l'étranger", a-t-il insisté. Il a aussi dit sa conviction que la Bourse de Téhéran allait poursuivre sa croissance sous son gouvernement même s'il a jugé indispensables "certaines réformes", notamment pour que "les informations financières soient accessibles à tous". "Nous avons besoin de la Bourse, c'est un vecteur d'investissement", a-t-il insisté. Il a souhaité effacer l'idée selon laquelle il souhaiterait renoncer aux privatisations dans une économie qui est encore très largement aux mains de l'Etat et de fondations religieuses : "La part de l'Etat est trop importante", a-t-il dit.
