Démission Le président intérimaire du Parti des travailleurs va démissionnerTarso Genro, président intérimaire du Parti des travailleurs (PT), au pouvoir au Brésil, a annoncé, lundi 29 août, son retrait de la course à la présidence du parti. Il signe l'échec de sa tentative de "refonder" une organisation minée par les scandales de corruption. "Je ne serai pas candidat à la présidence du PT", a dit M. Genro. Ministre de l'éducation nationale jusqu'en juillet, Tarso Genro avait quitté le gouvernement à la demande du président Luiz Inacio Lula da Silva pour remettre de l'ordre dans le parti, après la démission de ses principaux dirigeants, emportés par une avalanche de révélations de financements illicites. Mais la tâche s'est avérée plus difficile que prévu, et il a perdu son bras de fer avec l'ancien chef du cabinet présidentiel, José Dirceu, resté maître de l'appareil du parti de Lula, malgré sa démission en juin. M. Dirceu est dénoncé comme le cerveau de l'opération d'achat de votes de députés à l'origine des scandales en chaîne et menacé de l'annulation de son mandat de député. "RUPTURE" PAR RAPPORT À L'ANCIEN NOYAU DIRIGEANTContre lui, M. Genro prônait une option de "rupture" par rapport à l'ancien noyau dirigeant et refusait l'hypothèse d'une "conservation améliorée". "Je ne travaille que dans la première hypothèse", avait-il affirmé. Il a tenté de s'imposer face à lui la semaine dernière, en exigeant le retrait de la liste des candidats à la direction nationale pilotée par M. Dirceu. Mais l'intéressé a réagi en déclarant : "Plutôt me tirer une balle dans la tête", et le président Lula lui-même n'a pas apprécié la tentative de passage en force de M. Genro. Selon des sources proches du gouvernement, "Tarso Genro s'est torpillé lui-même". Les tentatives de conciliation entre les deux hommes se sont multipliées. Mais selon les mêmes sources, l'ultimatum de Tarso Genro "a fermé toute possibilité" de compromis car "Dirceu ne pouvait pas accepter cela". Le parti de Lula se débat maintenant entre la nécessité absolue de reconstruction, à quatorze mois des élections présidentielle et législatives, et la fidélité aux personnalités qui l'ont amené au pouvoir. Tarso Genro, 58 ans, était appelé à devenir le candidat du "camp majoritaire" du PT, qui contrôle 60 % des mandats du parti, dans la perspective des élections générales internes de l'organisation le 18 septembre."EFFACER LA TACHE" Le secrétaire général du parti, Ricardo Berzoini, a immédiatement fait savoir, depuis Brasilia, qu'il présentait une candidature de rechange à la présidence du PT. Agé de 43 ans, Ricardo Berzoini a été ministre de la prévoyance sociale du gouvernement Lula. Il est arrivé à la direction du PT en juillet, en même temps que Tarso Genro, quittant lui aussi le gouvernement pour le parti à la demande du président Lula. Ancien président du syndicat des employés de banque de Sao Paulo, il avait dirigé le PT de Sao Paulo en 1999 et 2000. L'image du PT est d'autant plus atteinte que le parti de Lula s'est toujours fait le chantre de la lutte contre la corruption. Le Parti des travailleurs ne parvient pas à "effacer la tache" causée par le fait que sa direction a emprunté "le chemin du crime organisé", selon le juge Walter Maierovitch, ancien responsable de la lutte contre la drogue du gouvernement précédent en 1999. "Le PT protège les personnalités objets d'une enquête. Il tente de démontrer qu'il n'y a eu que des délits de nature électorale et non pas des crimes graves de blanchiment d'argent et de paiement de dessous-de-table à des partis alliés", a dit M. Maierovitch.
