Annonce Le président colombien accepte de démilitariser une zone pour "rencontrer" les FARCAlvaro Uribe a accepté de retirer ses troupes de deux municipalités du sud-ouest de la Colombie, jeudi 28 septembre. C'était une des conditions réclamées par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) pour négocier un échange humanitaire. Soit la libération de 500 guérilleros emprisonnés contre celle de 58 otages, des personnalités politiques et militaires, dont trois Américains et Ingrid Betancourt, l'ex-candidate à l'élection présidentielle enlevée le 23 février 2002. L'armée colombienne fait du "social" dans les zones rebelles qu'elle occupeCartagena del Chaira, un ancien fief de la guérilla dans le sud de la Colombie, se trouve dans une des zones que l'armée colombienne veut "coloniser", explique Camilo Matiz, un dirigeant du Centre de coordination d'action intégrale (CCAI). Dépendant du président colombien, le CCAI s'efforce de mener des actions sociales pour accompagner son occupation dans le cadre du plan Patriote, une vaste offensive militaire contre les FARC.Dans le village, des médecins volontaires soignent gratuitement des paysans pauvres. Le gouvernement aide également des micro-entreprises ou des coopératives agricoles. Ces initiatives visent à faire accepter la présence massive de l'armée : un soldat pour deux habitants. Le plan Patriote est cofinancé par les Etats-Unis, qui veulent notamment éradiquer la culture de la coca, qui bénéficie aux rebelles mais fait aussi vivre les paysans pauvres. — (Avec AFP.)[-] fermerLes municipalités de Florida et Pradera, dans la région de Valle del Cauca, seront donc déclarées "zone de rencontre" pendant quarante-cinq jours. "Il existe une volonté politique pour effectuer un retrait des troupes et s'asseoir pour négocier", a affirmé à Radio Caracol l'ancien ministre Alvaro Leyva, désigné par le président Alvaro Uribe pour établir un contact avec la principale guérilla colombienne. Le numéro deux des FARC, Raul Reyes, a répété à de nombreuses reprises que la guérilla exigeait, comme préalable à toute négociation pour un échange humanitaire, la démilitarisation de ces deux municipalités. Le 13 décembre 2005, la France, la Suisse et l'Espagne avaient déjà proposé la création d'une zone démilitarisée sous contrôle international pour négocier l'échange, mais les FARC avaient repoussé cette proposition, estimant que la zone démilitarisée de 180 kilomètres carrés accordée par le gouvernement était trop petite.La guérilla marxiste, la plus importante du pays avec 17 000 combattants, mène depuis quatre ans des négociations via les médias et l'opinion publique avec le président Uribe, réélu le 28 mai. Les FARC avaient fourni dimanche, dans une vidéo filmée le 8 août, des preuves de survie de douze députés colombiens qu'elles détiennent depuis avril 2002.
