Élection Le président biélorusse réélu Alexandre Loukachenko a été réélu avec 82,6% des voix, selon des résultats quasi-définitifs annoncés par la Commission électorale dans la nuit, contre 6% au principal candidat de l'opposition Alexandre Milinkevitch. Créé le 20 mars 2006 Mis à jour le 20 mars 2006 à 11h51 Pour aller plus loin L'opposition biélorusse brave le pouvoir à Minsk (19/03/2006) Election présidentielle sous tension en Biélorussie (19/03/2006) "Le président Loukachenko a été réélu", a annoncé la présidente de la commission électorale centrale, Lidia Ermochina, lors d'une conférence de presse retransmise en direct à la télévision. "82,6% ont voté pour lui", a ajouté Lidia Ermochina, une proche d'Alexandre Loukachenko, avec un grand sourire, avant d'être applaudie. Elle a parlé de résultats "quasi-définitifs" mais n'a pas précisé quel pourcentage des bulletins avait été dépouillé. Elle a ajouté que 6% avaient voté pour Alexandre Milinkevitch, 2,3% pour Alexandre Kozouline (le second candidat d'opposition, qui soutient M. Milinkevitch) et 3,5% pour Sergueï Gaïdoukevitch, pro-pouvoir.Une élection truquée? L'opposition biélorusse a demandé dimanche l'annulation de l'élection présidentielle, accusant le pouvoir du président Loukachenko d'avoir falsifié les résultats, dès avant la publication des chiffres officiels. Alexandre Milinkevitch, partisan d'une "révolution pacifique" sur le modèle de la Révolution orange de fin 2004, a assuré qu'il allait "exiger, y compris à travers des structures internationales, que cette élection soit considérée comme invalide", devant plusieurs milliers de manifestants d'opposition.L'OSCE inquièteLa réélection d'Alexandre Loukachenko en 2001 (avec plus de 75% des voix), saluée par la Russie, n'avait pas été reconnue par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a déployé près de 500 observateurs pour ce nouveau scrutin. L'OSCE s'est dite "de plus en plus préoccupée" par la situation dans ce pays coincé entre la Pologne et la Russie, évoquant "le harcèlement et les arrestations" des membres de l'état-major de campagne de l'opposition. Lidia Ermochina s'était félicitée un peu plus tôt d'une élection aux allures de "fête populaire", sans violations majeures, et avait pourfendu par avance les conclusions de la mission de l'OSCE. "Elles seront très très mauvaises", avait-elle dit, dénonçant cepedant leur caractère "politique".La Commission européenne réagitPar l'intermédiaire de son vice-président, Günter Verheugen, la Commission européenne a dénoncé lundi le déroulement de ces élections, affirmant que que la Biélorussie ne pouvait pas, en l'état, être partenaire de l'Union européenne. "Personne ne va se laisser abuser par le résultat de ce scrutin, tout comme par ces élections dans leur ensemble" a-t-il déclaré. "Ce pays est la dernière véritable dictature en Europe", a ajouté Günter Verheugen. La Commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a par ailleurs estimé que de nouvelles sanctions, en plus de celles déjà appliquées, comme les interdictions de visas et le gel des avoirs de dirigeants de Biélorussie, étaient "très probables".
