Visite Le président afghan Hamid Karzaï en visite officielle à Paris Par un hasard du calendrier, des avions de chasse français ont, pour la première fois, participé à des combats, samedi 1er octobre, en Afghanistan, veille de l'arrivée à Paris du président afghan, Hamid Karzaï. L'objet de cette visite officielle de trois jours, a précisé dimanche M. Karzaï, est "de remercier la France pour tout ce qu'elle a fait et pour tout ce qu'elle fait pour l'Afghanistan" . C'est la première fois que le président afghan se rend à l'étranger depuis les élections parlementaires et provinciales du 18 septembre, dont les résultats seront connus vers la fin du mois. Il semble cependant déjà acquis que des chefs de guerre et des responsables talibans siégeront au Parlement afghan. L'état-major français n'a pas donné de précisions sur la mission remplie par deux avions Mirage F1 et deux Mirage 2000 au sud-est de l'Afghanistan, sinon qu'il s'agissait d'un "appui feu" au profit de l'opération "Enduring Freedom" (OEF, "Liberté immuable") forte de 20 000 hommes, dont 90 % d'Américains. Ces avions de combat français, qui sont basés sur l'aéroport de Douchanbé, au Tadjikistan, depuis début août, peuvent intervenir à la fois pour "Enduring Freedom", qui est une mission de guerre contre Al-Qaida et les talibans, et au profit de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), qui est composée de 12 700 soldats, dont 600 français, dont le rôle est la "préservation de la paix" . Bien que quelque 200 éléments des Forces spéciales françaises participent à la lutte antiterroriste dans le cadre de l'OEF, la France tient à la distinction entre les deux missions, une question qui sera au centre des entretiens que M. Karzaï aura à Paris avec le président Chirac et avec le premier ministre, Dominique de Villepin. Il est d'ores et déjà décidé que l'ISAF, qui agit dans le cadre de l'Alliance atlantique, va élargir son mandat (actuellement limité au nord et à l'ouest) au sud de l'Afghanistan à partir du printemps 2006. Cette zone sera prise en charge par les Britanniques, épaulés par le Canada et par les Pays-Bas. La France, de son côté, assumera la sécurité du "grand Kaboul", dont il reste à fixer les limites. La Turquie a également fait des offres de services pour Kaboul. Paris n'est pas contre une alternance avec les Turcs, mais tient à prendre le premier commandement. Presque 3 000 hommes seront affectés à la sécurité de la capitale : environ 1 000 soldats français (ce qui suppose un renfort d'au moins 400 hommes), 1 000 turcs et 1 000 soldats d'autres nationalités. Dans un entretien au Figaro , le président Karzaï s'est prononcé pour un "commandement unique" des opérations ISAF et OEF, qui, a-t-il précisé, sera placé "sous la bannière de l'OTAN" . Les Américains, qui devraient diminuer leurs effectifs de quelque 4 000 hommes en 2006, poussent depuis longtemps en faveur d'une "fusion" entre les deux missions. Devant les réticences qui se sont exprimées lors du dernier sommet de l'OTAN, à Berlin, ils ont fait machine arrière. La solution de compromis serait de créer deux commandements régionaux distincts, l'un pour le sud-est de l'Afghanistan (zone la plus dangereuse, qui resterait sous commandement américain), l'autre pour le reste du pays. Ces deux entités seraient placées sous l'autorité officielle de l'OTAN.