Démission Le premier ministre tchèque Gross a démissionné Le premier ministre social-démocrate tchèque, Stanislav Gross, discrédité par un scandale autour de sa fortune personnelle, a présenté sa démission lundi matin au président Vaclav Klaus, a annoncé le porte-parole de la présidence Petr Hajek. "Le président a accepté la démission", a ajouté Petr Hajek. Le départ de Stanislav Gross doit clore une crise gouvernementale de près de trois mois. Les chrétiens-démocrates, un des trois partis de la coalition de centre-gauche au pouvoir depuis juillet 2002, réclamaient sa démission depuis des semaines. Stanislav Gross, 35 ans, qui est président du parti social-démocrate (CSSD), n'a pu expliquer de manière crédible d'où venait l'argent qui lui a permis d'acheter son appartement en 1999. Le président Vaclav Klaus doit recevoir à 14 heures le successeur pressenti de Stanislav Gross, Jiri Paroubek, 52 ans, un vice-président du CSSD, a ajouté le porte-parole de la présidence. Dans un accord formel signé tôt lundi matin, les trois partis de la coalition ont demandé la formation d'un nouveau gouvernement sous la direction de Jiri Paroubek. QUATRE NOUVEAUX NOMS Jiri Paroubek, 52 ans, est peu connu du grand public. Ministre depuis août 2004 seulement, il était jusqu'à présent en charge du développement régional. Jiri Paroubek a annoncé, vendredi, qu'il ne ferait que très peu de changements dans l'équipe sortante. Les principaux ministres (affaires étrangères, finances, économie, défense, intérieur) devraient rester en place. Le nouveau gouvernement devrait comporter seulement quatre nouveaux noms sur un total de 18 membres. La liste complète devrait être connue dès lundi après-midi. Le nouveau premier ministre devra cependant encore obtenir la confiance de la Chambre des députés. Or, la coalition, composée du CSSD, des chrétiens-démocrates (KDU-CSL) et de la petite formation libérale US-DEU, a la plus petite majorité possible avec 101 sièges sur 200. En cas d'échec, le président a prévenu qu'il mettrait en route des élections anticipées, qui sont assez difficiles à mettre en œuvre en République tchèque en raison de la Constitution. La législature se termine normalement en juin 2006. Des élections anticipées feraient les affaires de la droite eurosceptique de l'ODS (opposition). L'ODS, qui a gagné haut la main les élections européennes et régionales l'an dernier, survole actuellement les sondages avec environ 35 % des intentions de vote. Le CSSD, qui avait remporté les législatives de 2002, est en chute libre avec seulement un peu plus de 10 % des intentions de vote. GÉRER LES AFFAIRES COURANTES "Paroubek n'est pas une personnalité particulièrement forte et il n'est pas connu", a commenté le politologue Bohumil Dolezal, interrogé samedi par l'AFP. "Je n'attends pas des miracles de lui, mais il est un choix de compromis et le gouvernement a une bonne chance de survivre jusqu'à la fin de la législature", a-t-il ajouté. La majorité des économistes estiment que le nouveau gouvernement ne fera guère que gérer les affaires courantes d'ici aux prochaines élections législatives, sans s'attaquer à de grandes réformes. Dans leur accord, les trois partis de la coalition ont indiqué que le premier chantier du nouveau gouvernement serait de faire ratifier la Constitution, face à l'hostilité de l'ODS et des communistes. La République tchèque est le seul des 25 membres de l'UE qui n'a pas encore décidé si elle ratifiera par référendum ou par la voie parlementaire. L'accord prévoit aussi que la coalition baissera les impôts pour les contribuables aux revenus bas et moyens. Elle s'engage aussi à préparer une réforme des retraites.