Visite Le Premier ministre tchèque à ParisSon pays pourrait faire échouer l'adoption du traité constitutionnel de l'UE. le Premier ministre tchèque, Stanislav Gross, 35 ans, achève aujourd'hui une visite officielle de deux jours en France. Accompagné d'une importante délégation économique, le plus jeune chef de gouvernement de l'Union européenne devait surtout évoquer deux dossiers : le resserrement des liens économiques et les questions européennes. Avec le Royaume-Uni, la République tchèque est l'un des pays susceptibles de faire échouer l'adoption du traité constitutionnel européen.Après son homologue Jean-Pierre Raffarin, Gross, un social-démocrate, devait rencontrer hier le numéro 1 du PS, François Hollande, puis le président Jacques Chirac. «L'Europe n'est ni de droite ni de gauche, l'Europe c'est l'avenir», a commenté Raffarin à l'issue de leur entretien, allusion au fait qu'au-delà de leurs différences les deux hommes se retrouvent sur l'Europe. Le Premier ministre français voudrait déconnecter le référendum sur la Constitution des clivages politiques. Une position qui ne devrait pas déplaire à Gross. Sur l'Europe, il fait face à deux oppositions : à droite, celle du Parti civique démocratique, d'où est issu le très eurosceptique chef de l'Etat, Vaclav Klaus, à gauche, celle du Parti communiste. Son propre électorat est partagé, tandis que les électeurs de droite sont réputés plus proeuropéens que leur parti...Selon le dernier Eurobaromètre, seuls 19 % des Tchèques sont prêts à aller voter sur la Constitution européenne, le plus mauvais score parmi les Vingt-Cinq. Ils reprochent notamment au texte d'empiéter sur la souveraineté nationale et de n'être pas assez libéral, notamment dans le domaine social. Gross veut organiser un référendum en juin 2006, en même temps que les législatives. La plupart des autres pays européens auraient alors ratifié le traité, ce qui devrait avoir un effet d'entraînement. Gross a aussi demandé à Paris un geste sur la liberté de circulation : comme la plupart des nouveaux membres de l'UE, les Tchèques ont très mal pris la fermeture de leur marché du travail par les Quinze. Prague souhaiterait que Paris annonce qu'il est prêt à l'ouvrir à l'issue de la période de transition de deux ans, histoire de réconcilier quelque peu les Tchèques avec l'Europe.
