Annonce Le premier ministre roumain vient à Paris pour promouvoir la candidature de son pays à l'UE Le premier ministre roumain Calin Tariceanu se rend à Paris, jeudi 6 octobre, pour une visite officielle de deux jours dont le but est de plaider pour l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne au 1er janvier 2007. Après une rencontre avec Dominique de Villepin, le chef du gouvernement roumain prononcera un discours devant le Parlement français pour convaincre les députés et les sénateurs de voter le traité d'adhésion à l'Union européenne (UE), signé au Luxembourg le 25 avril, avant la fin de cette année. Pour l'instant, seuls trois des 25 pays membres de l'UE la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie ont ratifié le traité d'adhésion que la Roumanie a signé aux côtés de la Bulgarie. La Commission européenne s'est également réservé le droit d'activer une clause de sauvegarde qui pourrait reporter l'adhésion de ces deux pays à l'UE au 1er janvier 2008 si Bucarest et Sofia ne sont pas prêtes à la date prévue. Installé depuis décembre 2004 à la tête d'un gouvernement de coalition qui dispose d'une fragile majorité au Parlement, ce premier ministre libéral a la grande ambition d'assurer l'intégration de son pays dans l'UE au 1er janvier 2007. Une mission délicate dans un pays constamment associé à la corruption et à l'immigration illégale. La nomination d'une ministre de la justice indépendante, Monica Macovei, a permis de réformer un système juridique qui était le point névralgique de ce pays candidat à l'UE. En visite à Bucarest le 30 septembre, le commissaire européen à la justice, Franco Frattini, a salué les progrès de la Roumanie. "Fin 2004, nous étions plutôt sceptiques sur la capacité du pays à réformer son système juridique, a-t-il affirmé. Aujourd'hui, nous sommes pleinement satisfaits de ce qui a été fait ces derniers mois puisque le nombre de dossiers liés à la grande corruption a doublé par rapport à l'année dernière. La nouvelle loi qui permet de mettre en accusation de hauts dignitaires et des parlementaires pourrait encore augmenter le nombre de ces dossiers. " Le commissaire européen a par ailleurs appelé les autorités roumaines à enrayer l'immigration illégale afin d'accomplir son rôle de gardien des frontières orientales de l'UE. Le gouvernement de Bucarest a dû prendre des mesures impopulaires pour juguler l'immigration clandestine à destination des pays européens. Cette année, la police des frontières roumaine a refusé la sortie du pays, en direction de l'espace Schengen, à environ un million de Roumains qui ne présentaient pas les garanties exigées par la loi. Depuis le 1er août, les Roumains qui dépassent le séjour de trois mois en Europe occidentale auquel ils ont droit se voient confisquer leur passeport pour une durée de cinq ans. "Nous ne pouvons pas remettre en question la liberté de circulation de 22 millions de Roumains à cause d'une minorité qui n'entend pas respecter les règles" , a déclaré le ministre de l'intérieur, Vasile Blaga, qui accompagne le premier ministre à Paris. La Commission européenne, qui rendra public le rapport d'évaluation annuel sur la Roumanie le 25 octobre, a déjà envoyé un signal positif à Bucarest. "Le rapport va mettre en valeur les efforts faits par la Roumanie et les progrès enregistrés ces derniers mois" , a assuré le commissaire Frattini à Bucarest. La partie n'est pas encore gagnée, car le dernier rapport qui décidera d'une éventuelle activation de la clause de sauvegarde ne sera rendu public par la Commission qu'en avril 2006. Cependant, un rapport positif le 25 octobre permettrait au premier ministre d'espérer qu'il pourra accélérer la ratification du traité d'adhésion par les Parlements des pays membres. Une stratégie qu'il entend enclencher à l'occasion de sa visite à Paris.