Élection Le premier ministre Rajapakse devient président du Sri lankaLe premier ministre sri-lankais, Mahinda Rajapakse, a remporté, vendredi 18 novembre, l'élection présidentielle avec 50,33 % des voix, selon les résultats définitifs officiels de la Commission électorale.M. Rajapakse, qui célébrait, vendredi, son 60e anniversaire, a obtenu, après dépouillement des 9,7 millions de suffrages exprimés jeudi, 4,88 millions de voix, contre 4,69 millions à son rival Ranil Wickremesinghe, 56 ans, ex-premier ministre et chef du principal parti d'opposition."L'équipe de campagne du premier ministre annonce que Mahinda Rajapakse a remporté l'élection du cinquième président de l'exécutif du pays", avait déclaré le porte-parole du chef du gouvernement avant la diffusion de ces résultats définitifs. "Les services du premier ministre exhortent chacun à célébrer pacifiquement cette victoire du peuple", a-t-il ajouté. Le vainqueur succède à la présidente Chandrika Kumaratunga, en exercice depuis onze ans. Il devrait prendre ses nouvelles fonctions d'ici deux semaines."CANDIDAT DE LA GUERRE"Le scrutin était considéré comme un test sur la façon de sauver le processus de paix avec les rebelles tamouls et de relancer une économie ravagée par les conséquences du tsunami du 26 décembre 2004. Ce scrutin, que les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) avaient appelé à boycotter, a été perturbé par des violences sporadiques qui se sont poursuivies vendredi. Deux grenades ont été lancées juste après l'aube dans la mosquée d'Akkaraipattu, dans l'est du pays, faisant trois morts et une dizaine de blessés, selon le dernier bilan communiqué par l'armée.Tout au long de la campagne, dominée par cette question tamoule, les deux candidats avaient défendu des solutions radicalement opposées pour résoudre un conflit qui a fait plus de 60 000 morts depuis plus de trente ans. M. Rajapakse prône une "nouvelle approche" et une refonte totale des pourparlers engagés depuis 2002 sous médiation norvégienne, mais gelés depuis avril 2003. Il souhaite notamment revenir sur le plan initial de faire du pays un Etat fédéral et relever Oslo de sa mission de médiateur.Taxé de "candidat de la guerre" par les rebelles, il a conclu une alliance préélectorale avec l'influent parti marxiste du JVP et le parti ultranationaliste des moines bouddhistes (JHU), farouchement opposé aux concessions envers les guérilleros. En vertu de ce pacte, le chef du gouvernement s'engage à abandonner le plan octroyant des pouvoirs à la minorité tamoule, comme s'y était pourtant engagée la présidente Kumaratunga en 2002. M. Rajapakse, un temps perçu comme modéré, projette également de remettre en cause l'accord sur la gestion conjointe de l'aide aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004 signé en juin dernier et qu'il avait lui-même présenté devant le Parlement.
